Mon Oued quand il avait de l'eau en dehors des périodes de sécheresse! Photo empruntée à Iyourayen... Gouraya tipaza
J'ai écrit ce poème en souvenir de tout ce que notre mère nous racontait
au sujet des oueds en Algérie.
Cet oued est resté dans ma mémoire tout comme la mer dans laquelle il se jetait.
L’oued
Dans son lit asséché, tapissé de galets,
Spectre famélique dans la moiteur du jour,
Il dort indifférent du fracas des mulets
Martelant sa carcasse endurcie, de bruits sourds.
Les longues hampes des roseaux, d’eau assoiffés
S’inclinent vers ce corps sans vie et décharné,
En quête d’un précieux et salvateur nymphée,
Où l’eau s’écoulerait en multiples traînées.
Les lauriers roses guettent les nuages gris
Assombrissant le ciel au-dessus des montagnes.
La nature se prépare à une incurie
Terrassant la sérénité de la campagne.
Un roulement lointain, feutré, s’intensifiant,
Progressivement, comme pour nous prévenir
De ce qu’il va oser faire, de terrifiant,
Approche, insidieusement et sans coup férir.
Le lavis du ciel fonce en un noir absolu ;
L’obscurité étrange se fait menaçante ;
Un éclair annonce la pluie tant attendue ;
Wadi va réveiller cette terre insouciante.
Dévalant des flancs de la montagne au galop,
Se grossissant, et exacerbant sa fureur,
Il arrache et roule dans le brocart de ses eaux,
Toute vie pour le plaisir de son créateur.
Yvette
Commenter cet article