luc de Laval, les barques en bord de Seine
La barque
La barque glisse, insensible au ressac
De l’éternité. Une barque mise à sac
Par des remous, des débris agités,
Sans mat, ni gouverne, ni cap affiché ;
Et qui va cependant dans des traverses
D’inconnu, Armée de courage et de paresse,
Droit vers un lieu mystérieux et précis.
Les vagues ont de vagues contours,
Avec de larges ravines et de l’écume
Autour, on dirait des tisons qui fument
Dans la lame mouillée comme
Un fer mis à l’eau et qui s’enrhume.
Tout est plat, tout est lisse ; en fuite éperdue.
Tout est perclus, fiché dans la dérive,
Mais pour autant le cap n’est pas perdu.
Dans l’inconscient vert, glauque et froid,
Règne une conscience suprême, et qui va Droit
vers des abysses où elle m’amène.
Impavide et soumis, je suis ma destinée,
Car je meurs dans la vague où je suis né.
André Serra, le 26.04.06
Commenter cet article