Lierre qui jamais ne te reposes, lierre qui veilles, lierre sans pitié ni répit malgré la terre nue et le jour sans soleil ; lierre obstiné, lierre oppressant, lierre qui poses sur le mur et sur l'arbre ton sceau vert ; serpent d'éternité, serpent d'hiver, insoucieux des vents et des intempéries ; indestructible câble, attachant les saisons, grement mystérieux de ce navir qui vogue sur les jours et va, nous emportant. Lierre qui perpétues et qui attends ; lierre ambigu qui tues et qui fais vivre ; lierre étouffant et fort et dont s'enivre le sombre acharnement de la fidélité ; lierre dont le sol jamais ne se délivre, quelle âme ne consent à sa captivité, quand autour d'elle tes filets jettent leur ombre ! Dans ta nasse combien d'oiseaux morts se sont pris ? L'amour dort à tes pieds, Ô veilleur sombre.
Germaine de beaumont
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