Blog en Pause
Article programmé
Famille Coq, troisième et dernier épisode
Coquine et Chouchou les inséparables
Même famille que Chipie et Dorothée (voir articles précédants)
Coquine : surnom, Coqueline, Maman Coq
Chouchou : pas de surnom. Chouchou lui convenait à merveille.
Coquine est arrivée avec ses deux derniers petits vers le 15 août 1994. (voir les deux précédants articles) .
Quand les vacances furent finies, il fallut se décider à séparer cette petite famille. Nous avons trouvé à placer la petite chatte noire chez une voisine qui aime les animaux. J’avais confiance en elle. Patricia prenait le petit frère aux yeux bleus, quant à Coquine, sa maîtresse devait la donner à sa mère. Nous, nous gardions les deux premières petites sœurs.
Quand la jeune femme est revenue de son stage, je l’ai déjà dit, Coquine était chagrinée. Au cours de notre conversation, nous avons appris que la mère de la jeune femme n’était pas du tout intéressée par la récupération de la chatte : encore une petite bête non désirée, future malheureuse. Nous ne savions plus quoi faire. Ils étaient tous si mignons. Et puis dans le lot il y avait trois chattes, avec tous les risques de reproduction que cela comportait. Et nous avions déjà cinq autres chats : Bip, Ati, Mimitte, Fifi, Calypso. Il fallait prendre une décision rapidement, car le déménagement était imminent. « Bon ! On garde aussi Coquine ». La jeune femme fut rassurée et nous laissa dans notre boîte à lettre avant de partir une somme couvrant les frais d’opération pour Coquine. C’était gentil de sa part, surtout qu’elle ne devait pas gagner une fortune. Pas moyen de la remercier, elle était partie !
Donc, Patricia a emmené son petit Chouchou. Elle avait déjà un autre chat, plutôt une chatte qui venait du lotissement voisin et qu’elle nourrissait. Mais notre Chouchou a mal réagi. Il miaulait sans cesse, perdu sans sa mère. Notre Coquine chez nous était triste aussi, elle n’avait plus ses deux petits. Elle ignorait complètement Chipie et Dorothée qu’elle n’avait pas reconnues. Si bien que Patricia nous a demandé de lui donner Coquine. Et voilà tout le monde heureux : les deux petites sœurs ensemble chez nous et Coquine et son fils chez Patricia.
Le petit chat était chouchouté par toute la famille et surtout par sa mère, d’où son nom de Chouchou. Mais dans le lotissement où habitait Patricia et sa famille à l’époque, les chats disparaissaient mystérieusement. Il ne lui restait que ses deux dernières recrues qui n’allaient pas loin. Elle était démoralisée. Nous avions la maison à Arthon qui nous servait pour les vacances, c’était loin mais là au moins pas de voisinage. Mais tout n’est pas aussi simple qu’on peut le penser. La maison n’était pas prête à recevoir toute la famille tout de suite, il fallait installer le chauffage et retirer nos meubles. De plus Patrick, notre gendre, avait proposé la candidature de Patricia pour un remplacement dans son entreprise.
..Après bien des péripéties, tout le monde est arrivé chez nous à St Sébastien en attendant, chats y compris. Quatre adultes, deux enfants en bas âge, neuf chats, deux chiens ! Quand la maison fut prête, Patricia travaillait encore, son remplacement n’était pas fini. Le déménagement eut lieu mais les deux chats n’ont pas suivi, ils auraient été malheureux tout seuls, soit enfermés dans une maison inconnue, soit livrés à eux-mêmes dehors. On les a gardés et même par la suite, il n’était pas question de les déraciner encore ; nous avions une famille formidable, pas de heurts entre eux, le soir ils se couchaient deux par deux, les petites sœurs, la mère et son petit ; ils attendaient que je les couche, c’était un vrai plaisir, les cinq autres n’étaient pas du tout perturbés.
Calypso s’était trouvé un copain ; elle jouait avec Chouchou qui avait grandi, c’était une joie de les voir se bagarrer tous les deux. Ils se fixaient pendant un long moment, face à face, la tête légèrement penchée, pour mieux viser la gorge de l’autre. Ils ne bougeaient pas, puis l’un des deux commençait à remuer la queue ou une fesse, l’autre suivait au même rythme et ils tournaient très lentement, centimètre par centimètre, comme une valse au ralenti, les oreilles en arrière, en sortant la langue et en avalant la salive, ressemblant à deux tigres prêts à s’entre-tuer. Quelle patience ! Et quel suspens pour les spectateurs ! Et puis, brusquement c’était la grande bagarre, sans bruit. Ils se mordaient la gorge et se labouraient le ventre avec les pattes arrières, toutes griffes rentrées. Ils se séparaient quand ils voyaient qu’ils étaient le centre d’attraction de la maisonnée, un peu vexés de s’être laissé surprendre. Personne n’osait agir parmi l’assemblée. C’était un jeu, ils le savaient
Chouchou a fait partie de ceux qui m’ont quittée quand j’étais malade. Un dimanche matin, il est sorti très tôt, c’était la veille de Noël. Il était le seul à sortir du terrain, il n’est jamais revenu. Nous avons pensé qu’il avait dû se faire culbuter par une voiture ou qu’il s’était fait attaquer par un chien. Chouchou arrivait toujours quand on le sifflait. Nous avons distribué des papiers avec son signalement et notre numéro de téléphone dans tout le quartier mais peine perdue, il n’est jamais revenu. Je pense qu’il est mort car plusieurs personnes, radiesthésistes, ont été unanimes, notre gentil Chouchou n’était plus de ce monde. Il était gris foncé et noir avec un beau regard bleu, un peu triste. Il adorait sa mère et ses sœurs qui le bichonnaient toutes. C’est ce qui me fait penser qu’il n’est pas parti à l’aventure.
Nous n’avons jamais su ce que ressentait Coquine. Elle a pleuré un peu, mais pas longtemps, Chipie une fois de plus comprenant qu’il se passait quelque chose l’a consolée. Mais moi, j’étais inconsolable. Je l’ai attendu pendant des mois. Par la suite Coquine qui a beaucoup grossi, s’est retrouvée en consultation et il fut décidé de la faire opérer pour remplacer la pilule. Tout s’est bien passé, elle était très docile et nous laissait refaire son pansement sans problèmes.
Que faut-il rajouter sur la sensibilité des chats, quand nous avons vu le chagrin de notre Coquine qui venait de perdre sa grande amie Anka le berger allemand ? Plus d’une semaine après elle pleurait toujours son amie, son support, son poteau. C’était affreux de la voir chercher la chienne, partout. Il n’y avait que dans mes bras ou auprès de Chipie qu’elle se calmait un peu. C’était la première fois que j’assistais à un tel chagrin de la part d’un animal, surtout une chatte vis à vis d’un chien. Ma pauvre Maman Coq !
Troisième disparition : Calypso nous a quittés. Et la plus malheureuse encore fut notre Coquine. Ses deux meilleures copines sont parties à un mois d’intervalle. Elle avait du mal à accepter. Elle était triste et les appelait. Je craignais pour sa santé. Après le départ de Calypso, c’est elle, notre Maman Coq qui est devenue le chef de file ! Notre Coquine est bien sûr partie elle aussi, c’était une bonne mère. A l’époque ils étaient treize chats chez nous. J’ai noté toutes les dates de leur arrivée et de leur départ. Depuis nous en avons adopté d’autres qui sont partis eux aussi mais maintenant, je n’en ai plus que quatre, notre âge et notre santé ne nous permettant plus de faire d’autres « récupérations ».
Fin de la série: La famille Coq.
Extrait de mon livre, Une bien belle petite famille
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