Quand le vin est tiré, il faut le boire
Il faut aller au bout d'une affaire dans laquelle on s'est engagé
Pour ceux qui ne le sauraient pas, dans « tirer le vin » le verbe tirer signifie « faire sortir d'un contenant ».
Autrement dit, que peut-on faire d'autre que boire le vin une fois qu'il est tiré ? Notre métaphore proverbiale fait ainsi le parallèle avec l'affaire qui est engagée (le vin est tiré, il est dans le verre) et qu'on ne doit surtout pas abandonner (il faut boire le vin). Il sous-entend également que même si on a fait une bêtise en s'engageant dans quelque chose à la légère, on doit assumer son choix jusqu'au terme de l'action. Si on ne semble pas connaître la date d'apparition de ce proverbe, une chose est sûre, c'est qu'il est ancien, puisqu'on le trouve déjà en 1576 dans « Les mimes, enseignements et proverbes » du poète français Jean-Antoine de Baïf.
Boire le calice jusqu'à la lie
Souffrir jusqu'au bout un mal ou une douleur.
Subir une humiliation complète.
Supporter une épreuve pénible jusqu'à son terme.
Ceux qui boivent du vin (avec modération, bien sûr), savent qu'au fond des bouteilles, on peut trouver un dépôt spécifique des boissons fermentées, la lie.
Si une bouteille est bue jusqu'à la lie, c'est donc qu'elle a été complètement vidée.
Ceux (et certains font aussi partie de la catégorie précédente) qui aiment passer une partie de leur dimanche matin à l'église, savent que le calice est cette coupe, ce récipient dans lequel le curé verse le vin de messe qu'il se fait ensuite un devoir de consommer intégralement ; donc jusqu'à la lie, si jamais il en a versé un peu avec le précieux liquide.
L'image de la complétude est ainsi facile à comprendre. Mais pourquoi cette notion de souffrance ou d'humiliation ?
Dans la langue de l'Église, le mot 'calice' (qui vient du latin 'calix' et désignait une coupe, un vase à boire) désignait la Passion[1] ou le sang du Christ.
Mais surtout, il représentait aussi la colère de Dieu, un châtiment déjà pénible à subir, comme chacun le sait, mais qui devenait réellement insupportable s'il fallait en plus le "vider jusqu'à la lie".
Au milieu du XVIIe siècle, par extension, le calice désignait une épreuve cruelle. Et de là est née l'expression à la fin du même siècle.
source : expressio
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