Broder un poème
Dire non à l'impossible
Transfigurer la souffrance en plaisir
La peinture et moi
La peinture et moi,
Nous étions amies d’enfance.
Elle, généreuse, enjôleuse.
Moi, sensible et romantique.
Nous étions complices,
Nous avions des rêves d’avenir.
Elle était ma gabare
Et moi son moussaillon.
Nous voguions entre des rives colorées,
Heureuses, radieuses.
La peinture et moi,
Nous étions amies d’enfance.
Mais un jour, on nous a décriées.
On nous a séparées.
Et moi, avec l’innocence de l’adolescence
J’ai accosté et j’ai laissé sur le quai
Ma joie de vivre, ma passion.
Je l’ai reniée, ingrate, méprisante
Pour aller vers d’autres horizons.
La peinture et moi,
Nous étions amies d’enfance.
Mes pas, loin d’elle s’en sont allés.
Mais mon corps lui a donné sa revanche
A son tour, lui, a voulu m’abandonner.
Révolte, souffrance, démission,
Tourmente, affliction.
Je pars, ma vie ne tient plus.
Tout en moi n’est que regret.
Ma gabare, mon amie, où es-tu ?
La peinture et moi, Nous étions amies d’enfance. Elle a entendu ma prière, A vu mon désarroi. Elle est arrivée peu rancunière Et nous avons retrouvé notre connivence. Elle est là, mon amie. Elle sait, elle a compris Elle m’a montrée le chemin du mieux-vivre., Patiemment, tout en douceur.
La peinture et moi, Nous sommes amies d’enfance. Nous glissons côte à côte sur une eau claire. Elle est redevenue ma gabare Et ma main a repris la barre. Mais je suis à l’automne de ma vie Alors mon bateau, quand je serai vraiment cassée, Vogue sans moi sur le courant, Vers un autre cœur Car je sais que toi tu ne mourras jamais.
Yvette Le Quéau
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