

J'ai mis mes mots en rouge
La COMPRENETTE, cheu nous c’est la COMPRENOIRE
Les aventures de Mémé
Dur de la comprenette.
Que j’esplique : c’est pas facile à nout'âge quand on est une pauve vieille toute seule avec un reste de fermette mais beaucoup de terre qu’est presque abandonnée. J’ai ben deux gars, mais sont à la capitale. Y en a un qu’est un ténor dans la formatique et l’autre il recompte chaque compte pour celui qui truanderait les impots. Z’ont ben réussi dame, avec le père, on s’est saignés pour eux, enfin le père s’il avait pas couru aussi souvent au bistrot, bon … mais c’est pas eux qui vont mettre leurs pieds dans les étrons, dans la crotte quoi ! Dur de la comprenette vous, hein ! Faut sortir, venir voir dans les fermes comme il a dit qu’il allait faire nout’président. Il est passé au salon, j’ai vu à la télé. C’est comment son prénom déjà ? ah oui Emmanuel ! j’aime bien mais ça fait un peu fille ! Faut pas z’y répéter, hein ?

Donc j'suis ben obligée, dame, de me faire aider. J’ai trouvé un jeune costaud avec des entrecôtes , rrhhoo !!! des tablettes de chocolat sur la poitrine, quoi, faut suivre hein ? je lui ai demandé de nettoyer la mouère qui est dans le bas vers le ruisseau, le terrain l’est envahi par la ronce et l’hiver par l’eau. Et le baliveau, faut qu’il l’étête aussi, ça fra de la brindille pour la cheminée ! Mais dame lui aussi pour ce qu’est de la tête l'est un peu empoté et encore c’est tout juste si je dois pas faire avant pour qu’il comprenne. C’est un jeune pecnot, mais fra ben l’affaire.

Donc nous v’là sur le chantier quand, qui je vois qui remonte le talus ? le compère Ponette avec sa pécore. Oh ! j’aime point ça ! tous les deux ? ensemble ? ça sent mauvais. En parlant de puer c’est vrai je sais pas ce qu’ils mangent, des fayots sans doute à longueur d’année, pask’ils pètent sans arrêt. Donc ils commencent à parler de dimensions de terrain, que ma bique va chez eux essétera essétera … que je mette une autre clôture ! On a failli s’attraper l’crépon toutes les deux !
Du coup l’arpet, il s’est approché, l’a retiré sa chemise et les deux autres étaient tout ébobés, coic ! Ben, vous savez, les tablettes… ah ! enfin, vous suivez…. Z’ont commencé à parler moins fort et ont fini par décaniller. Sont partis sans perte ni fracas, mais sont ben partis. Z’ont failli écoper d’une trempe ! Ouf !
Le p’tit gars il m’a ben sorti du pétrin, dame oui, j’suis ben contente et lui aussi : l’a eu droit à son verre de piquette !
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