
EMBERLIFICOTER
Mémé bricole !
Oh ! dame, ça va point chez moé à c’t’heure. Me sens pas bien dans mes chaussettes, fébrile comme y dirait l’médcin. J'me sens toute tremblée. Ce srait-y pas la grippe que j’couve ? J’ai la gorge irritée. J’ai dû gober un microbe, en allant à la ferme d’à côté chercher du ribot, j’y vais à demi les jours, la fermière elle a dû me le refiler. Ah ! ben merci !
Oh ! j'vas m'faire un vin chaud tiens, j’ai un ptit Merlot dans la cave ou bien un bon grog, j’ai une fiole de gnole dans le placard. Et j’suis pas en forme, là non ! j’suis toute moite.

Bon ! c’est pas l’tout mais faut que j’mette ma bouilloire en marche. Où c’est-y que j’l’ai mise. Ah ! la v’là.
Mais qu’est-ce qui m’a fichu un machin pareil ? Le fil, il est tout emberlificoté et moitié bouffé. Encore ce mulot ! C’est terrible ! J’me suis pourtant fritée avec lui l’aut’jour. J’le croyais écrapouti ! Et rebelote ! L’est point mort dame, l’a pas morflé, c’est point vrai ça ! Va falloir que je répare ! Mais j’suis point fiérote, j’ai peur de m’électrifier, oui da ! La bricole c’est pas mon truc. Faut se méfier avec ça ! Et comment que je vais reficeler ça moé ?
Oui, ben j'vas prendre ma cassetrole et faire chauffer une bolée de vin rouge avec du cognac et du sucre et ça ira ben. Et après j'vas tomber dans le lit, sans becter, sous la couette avec une brique chaude enveloppée dans du papier journal, pas question que jme grille les panards! Et ATTENDRE ! y a qu’ça à faire !
Mais j’suis colère quand-même à cause que ma bouilloire elle est foutue. Qui qui va me rapetasser ça maintenant ? Faut pas que j’tombe sur un aricotier.

Et mon greffier. L’est ben trop gras pour chasser ! c’est moi qui fais l’boulot à sa place. Mérite point son fricot çui-là ! pourvu qu’il becte pas mes fils de télé l’autre lérot !
Bon faut pas se biler pour ça hein, y a ben plus grave ! Sûr, dame !
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Ceci dit, j’avais regroupé tous mes câbles de chargeur de batterie (mes deux phones, mes appareils photos, mon souffleur de feuilles et j’en oublie) dans une caissette au moment du déménagement, et oui, je les ai tous retrouvés grignotés sans exception. Par un mulot, là c’est vrai ! Le terrain c’est un vrai gruyère ! Et comme il y a une chatière ouverte car sur les huit chats qui restent, il y en a des futés qui savent passer avec la porte battante mais d’autres, ça ne marche pas; donc chatière ouverte et alors c’est le va et vient dans la maison : mulots et chats. Ne rigolez pas, c’est véridique ! Les plaisirs de la campagne !
Quant à la brique chaude, qui était en permanence dans le four de la cuisinière, notre mère nous en mettait toujours une dans le lit, quand nous sommes arrivés en France, ça remplaçait avantageusement les bouillottes. Nous étions frileux.
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