
Avec un mot pareil, ce n’est pas ma Mémé qui va sortir quelque chose. Pensez-vous : Sardanapalesque ! pas plus que Sardanapale. Elle n’a jamais entendu ces mots là et moi non plus, d’ailleurs. On en apprend tous les jours.
Par contre la sardane, ça, la mémé si ça se trouve, elle l’a dansée. Comme elle adorait Charles Trénet, elle connaissait presque toutes ses chansons dont : « Qu’elle est jolie la Sardane … ». Moi je l’ai chantée seulement.
D’ailleurs je vais lui demander, comme ça je ne raconterai pas de bêtises.

« Oh ! dame, pour sûr, qu’on l’a dansée la sardane avec mes copines et le pépé, on la dansait partout quand y avait des fêtes. Nous, les feuilles on était dans toute notre splendeur, parées avec des robes colorées et nos belles sandales ! Jamais seules, toujours accompagnées. Et nos danseurs bien rasés point comme maintenant ; une gentille moustache ; toujours prêts à faire la ronde ! on attrapait des suées à sauter. Quand on faisait les pauses, ça durait point longtemps. C’était notre jeunesse à nous, la vie n’était point aussi débauchée ni luxueuse que maintenant, non alors. Y avait bin kèkes drôles qui cherchaient à nous embrasser, les rasades de picrate aidant mais ça n’allait point loin ! des fois y avait la baffe et ils repartaient penauds. Le pépé n’était pas le dernier, non, dame ! Quand on rentrait, on devait se dessaper et au pieu, on ressortait point, tu penses bin ; pas question de faire la paresse le lend’main. On était sérieuses mais il fallait peu pour qu’une drôlesse perde la tête ! »
Et je vois ma mémé sautiller en pensant à son époque et je la laisse à ses souvenirs loin d’être sardanapalesques.
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