L'île Beaulieu à Nantes
Loire
d'ici et d'ailleurs
Tu coules tranquille entre tes rives diaprées,
Belle endormie, capricieuse et
gracieuse,
Une brume légère nimbant tes verts
près,
Fine mousseline opaline et vaporeuse.
Robe de mariée à la traîne striée
De mille rayures moirées et
frémissantes
Avec ta couronne de géants peupliers
Se reflétant, hardis, dans ton eau
miroitante.
Tes flots somnolents flattent la silice
blonde
Des bancs de sable festonnant tes îles
plates,
Eclairée par le soleil naissant sur ton
onde,
Frémissement furtif sur les flancs d’une
plate.
Un vol de mouettes criantes et
impatientes
Nous annonce l’arrivée de quelque fûtreau
Laissant dans son sillage une queue
scintillante,
Godillant malicieux, négligeant ton
repos.
Tu glisses entre les arches du pont,
Chuintant, clapotant, limpide et
aérienne,
Hérissant de mille ridules ton beau
front
Aux nuances variées d’ambre vert et
d’obsidienne.
Tu captes la lumière du ciel et,
magique,
Tu la transformes en une féerie
d’argent,
D’or et de camaïeux de gris-bleu
métallique,
Palette de couleurs aux tons toujours
changeants.
Ce plaisir que j’ai de t ‘admirer, belle amie,
Active l’envie que j’ai de
t’emprisonner
Sur une toile où je pourrai à l’infini
Assouvir cette passion pour toi réfrénée.
Yvette