Les enfants sont habitués très jeunes aux animaux. (Patricia, Dorian et Bip gros chat noir en 1990)
Suite de mon monologue Cinquième et dernière partie
Il m’arrive souvent de croire en la présence d’un de mes animaux, mort depuis déjà plusieurs mois ou années. C’est une vision fugitive. Je crois encore reconnaître l’aboiement de notre Grand Chien ou je revois ma vieille Ati passer en claudiquant dans la maison. Je pense que c’est normal, les animaux reviennent à nous comme les êtres chers que l’on a perdus.
Je suis pour la pratique de l’euthanasie quand il s’agit d’éviter de laisser souffrir un animal trop malade pour être soigné. Les traitements appropriés aux humains et nécessitant une hospitalisation (chimiothérapie, radiothérapie, transfusion sanguine etc…) existent aussi pour les animaux (pour preuve, ils servent de cobaye !) mais dans des centres spécialisés et coûteux. Je pense qu’après avoir assuré une existence aussi agréable que possible à un animal, il est de mon devoir, de ma responsabilité, le jour où je sais qu’il n’y a plus rien à faire, d’abréger ses souffrances. Je n’ai jamais laissé un animal en fin de vie, seul chez le vétérinaire, son dernier souffle se passe dans mes bras. En ce qui concerne l’euthanasie ne me demandez pas ce que je ferais pour un membre de ma famille !
J’aurais voulu faire plus encore pour eux mais il fallait aller travailler. Avoir des animaux chez soi demande du temps et pour peu que l’on veuille leur apporter un certain confort et une nourriture assez riche, il faut avoir de bons moyens financiers. Quand je partais travailler, l’hiver, et que je voyais mes petits bien au chaud, je les accusais de m’envoyer gagner leur pitance ! Entre parenthèse, quand on m’a proposé de travailler dans un laboratoire, j’ai d’abord demandé si on ne se servait pas d’animaux comme cobaye. Sinon je refusais. Heureusement, dans la biscuiterie, ce sont les employés qui servent de cobaye : à savoir dégustation des nouveaux produits, de nouveaux arômes. Et je ne m’en suis jamais plainte.
Maintenant que j’ai du temps libre, je pourrais m’occuper d’associations secourant les animaux, malheureusement ma santé ne me le permet pas. Je fais peu mais j’espère que je le fais bien.
Quand j’écris, je peins, je lis, je me repose ou je regarde la télévision, je ne suis jamais seule ; il y a toujours un ronron pour m’accompagner. Bien des fois, quand je rentrais à la maison, fatiguée après une journée stressante, l’envie me venait de prendre un de mes petits hôtes dans les bras. Le contact de leur fourrure, le poids de leur corps, leur chaleur, leur présence réconfortante avaient - et ont toujours - un pouvoir apaisant sur moi. Il émane d’eux une sorte de magnétisme que je ne peux m’empêcher de capter. J’éprouve une satisfaction indescriptible, une certaine volupté, à lisser leur doux pelage avec la main. Je pense que seuls les initiés peuvent s’enivrer de ce plaisir.
Une amie
s’inquiétant de ma santé, se demandant ce que je faisais à longueur de journée et sachant que j’avais des animaux, a trouvé la réponse en me disant : « C’est bien, cela t’occupe au
moins ! ». Je n’ai pas récupéré des animaux pour « que cela m’occupe ». Ils sont là parce qu’à un certain moment ils ont été dans la détresse, je les ai
« récupérés » dans leur corps et dans leur cœur. Ils ont besoin de moi comme j’ai besoin d’eux. J’ai eu leur retour d’affection quant à mon tour, j’ai été en plein désarroi physiquement
et moralement.
Voilà, j'ai terminé ma petite histoire mais ne craignez rien, je reviendrai.
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