Le voleur d’images
Il m’est arrivé de le suivre, infatigable,
Au cours de ses pérégrinations bucoliques,
Son sac à dos en bandoulière, imperturbable,
A la recherche du panorama unique.
Son regard avisé traque les vieilles pierres,
Les branchages dénudés et fins des grands chênes,
Une flaque d’eau reflétant une barrière
Ou une ronce roussie enserrant un frêne.
Il ralentit afin de jouir de l’instant.
Une tourterelle recoulant près de lui
Trouble, ravie, la sérénité du moment.
C’est l’extase. Ici est sans doute la vraie vie.
Alors il s’arrête, observe ciel et nuages,
Sort son cahier d’esquisses et insatiable,
Laisse son crayon tracer sur la blanche page,
Courbes, traits purs et arabesques innombrables.
Demain, je le sais, il reviendra s’installer,
Impatient, devant cette scène pastorale,
Et rapidement il déploiera chevalet,
Pinceaux et tubes en un geste machinal.
Sur la toile de lin, il emprisonnera
Ce décor, empreint de silence et de mystère,
Composé de couleurs qu’il apprivoisera
Et illuminera de traits de lumière.
Son œuvre exhalera un parfum enivrant
De paix, de liberté, de générosité
Et de romantisme, traduisant le talent
D’un maître pétri d’une grande humilité.
Yvette
Je l'ai suivi ce peintre.
Je l'ai vu oeuvrer.
Je ne pouvais pas passer sans écrire
quelques vers pour accompagner sa peinture.
Il est vrai ! C'est mon ami !
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