La pointe, photo envoyée par Rachid
La Pointe
Ce n’était pas à proprement parler une plage ;
Il y avait beaucoup de rochers qui entraient dans la mer.
Il fallait être acrobate pour sauter de l’un à l’autre.
On y pêchait des « arapèdes »,
ce que l’on appelle en France des « berniques », et des oursins.
Il y avait aussi des poulpes, des pieuvres, il fallait s’en méfier.
Justement, en parlant de ces mollusques à tentacules,
Arlette et moi avons eu la peur de notre vie à cet endroit.
Nous étions en groupe mais cette fois-ci
avec des gendarmes en permission et de plus
un nouveau qui débarquait dans la caserne.
C’était son premier jour et il en profitait pour découvrir le village.
Il passait donc la journée avec nous à la Pointe.
Je ne quittais jamais ma sœur d’une semelle - c’était ma référence ! -
je la suivais en sautant derrière elle sur les rochers.
Et à un moment, la panique s’empara d’Arlette,
il y avait un poulpe «énorme»
qui commençait à tendre ses tentacules sur les pierres.
Moi, j’étais subjuguée, je ne bougeais pas.
Elle n’avait jamais sauté aussi haut de sa vie.
Elle criait et moi, je ne bougeais pas,
j’avais peur mais j’étais paralysée.
Heureusement que l’on est venu à notre secours.
Pourtant, nous étions prévenues :
les pieuvres pouvaient nous tirer dans l’eau
aussi facilement que de le dire,
nos petites jambes étaient une proie tentante.
Le mollusque n’a pas résisté à l’assaut de ses assaillants.
Il a fini, le lendemain, sur la table
où notre mère l’avait cuisiné d’une manière particulière à elle
et elle avait invité tous les protagonistes de la veille.
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