La Loire
La poésie de VIELÉ-GRIFFIN est d’une clarté limpide ; le poète veut ouvrir des fenêtres, respirer. Sa poésie est faite de couleurs, de lumière et d'eau comme par exemple lorsqu'il chante la Loire
:
"La lente Loire passe altière et, d'île en île,
Noue et dénoue, au loin, son bleu ruban moiré ;
La plaine, mollement, la suit, de ville en ville,
Le long des gais coteaux de vigne et de forêt ;
Elle mire, orgueilleuse, aux orfrois de sa traîne
Le pacifique arroi de mille peupliers,
Et sourit doucement à tout ce beau domaine
De treilles, de moissons, de fleurs et d'espaliers.
Ce jardin fut le nôtre ; un peu de temps encor,
Ta douce main tendue en cueillera les roses ;
J'ai regardé fleurir dans sa lumière d'or
La fine majesté des plus naïves choses :
Les reines ont passé : voici la royauté
Des Lys, que leur blason au parterre eût ravie,
Et voici, fraîche encor d'éternelle beauté,
La frêle fleur éclose à L'Arbre de la Vie."
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