La Bridonnière en amont de Nantes, entre La Varenne et Champtoceaux
J'aime suivre la Loire dans cette région
Loire en tendre réveil : une sonate en bleu majeur,
une fièvre de frissons bleu acier
Sous la brise fraîche qui aère le lit,
un miroir sans tain ni tache où se féconde l’âme
Une laque bleu garçon habille le goudron noir
de longue étrave
On a lavé le ciel avec de l’or, en témoignent
les clins d’œil en iris jaunes sur la nappe des berges
Au voisinage, l’intempestif brassage de roches, d’écume,
de troncs d’arbres, l’assourdissante rupture
de l’arrachement, les rapides et le départ
Appel d’îles alanguies sur leur siège de sables blonds
Dans le champ solitaire, à peine séparée par le sentier aux herbes,
une première lignée de jeunes plants fuse,
indifférente à ce qui se trame hors d’elle
Rien n’est plus fragile que l’équilibre du jour,
la vie seule en illumine le prix
Paul Badin
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