Le soleil est bas, il ne m’éblouit plus comme en plein été. Et pourtant il insiste, il profite du vent fou, que nous avons eu ces jours derniers, qui a fait tomber bonne quantité de feuilles, et il lance ses rayons au travers des branches fines du frêne.
Les aulnes derrière le ruisseau, droits comme des peupliers, sont aussi dénudés. Le ruisseau sec cet été coule à flot, il a repris de la force. L'étang s'est rempli.
Les aulnes ont les pieds dans l'eau.
Les hêtres commencent à roussir, je vais attendre encore un peu avant de les prendre en photo. Les bouleaux se déplument avant de jaunir. Les saules sont gris, les érables, ne savent plus sur quel pied danser: jaunes, verts? Celui qui rougit habituellement ne va pas avoir le temps de changer de tunique; il sera nu avant.
Les érables illuminent la pointe du terrain.
Le châtaignier a eu très chaud cet été, les feuilles pendaient , et les bogues ont été petites et rares.
Les eucalyptus eux se portent à merveille, mais un bon coup de vent et on connaît la suite, ces arbres sont tendres.
Tous les ans, nous perdons un arbre, à cause des tempêtes. Il est vrai que le terrain est grand et bien boisé mais tous ces arbres c'est nous qui les avons plantés il y a environ trente ans (et ce n'est pas si vieux que ça pour des arbres non fruitiers), sur un terrain où un seul vieux chêne plus que séculaire s'ennuyait. Lui il attend son tour, certaines de ses branches sont sèches, mortes. Pas d'élagueur pour lui, je veux qu'il garde son bien dans ses bras. Combien de temps va-t-il nous protéger encore? Je me fais du souci pour lui.
Mon chêne plus que centenaire
Deux jeunes chêne en bordure de l'eau , 35 ans, ils ont poussé tout seuls
Et perdre un arbre me fait très mal.
La nature change, car nous avançons dans l'année, mais aussi tragiquement et à une vitesse grand V.
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