Il fait très froid dehors,
Comme il fait froid dans mon cœur.
Pourquoi suis-je ainsi troublée ?
Partagée entre mon cœur et mon pauvre vieux corps ?
On dit que le froid assainit,
Qu’il tue les microbes (pas tous !) et la vermine !
Qu’entend-on par vermine, dites-le-moi ?
Est-ce qu’un sans-logis est une vermine ?
Les chats et les chiens errants sont-ils des vermines ?
Les oiseaux affamés sur la terre gelée sont-ils aussi des vermines ?
Ils meurent sans que quiconque ne lève le doigt.
Ou si peu !
Et moi dans tout ça ? Oui ! C’est la question !
Que fais-je pour eux ? Plus rien !
Ou si peu !
Le temps est passé où ma maison hébergeait
Tout ce qui stoppait devant sa porte.
Mon cœur s’emballe et me dit :
« Vas-y, n’hésite pas, continue
Tu peux encore faire plus.
Il fait froid ! C’est l’hiver»
A cela mon pauvre corps répond
« Halte-là ! Tout doux ! Stop !
Tu ne tiendras jamais le coup,
Ton âge, tes vieux os ! Tu n’y penses pas ? »
Décembre est passé dans la froidure,
Il a pris son habit d’hiver
Et Janvier derrière trépignait de joie,
Février avec ses bourrasques, et sa pluie.
Il faut des saisons, dit-on ? Bien-sûr !
C’est un cycle normal !
Mais ce cycle est si malmené !
Moi-même j’en arrive à l’hiver de ma vie.
Et si le cycle pour les humains changeait à son tour !
Revenir en été, même en automne, remonter le temps,
Revoir tous ceux qu’on a aimés et perdus.
Utopie ! Fantasmes !
Ainsi s’en va la vie ! Ainsi s’en va le monde !