

AVEC UN X
Le mot: Bonhommeaux
Mes mots: bounhomme, bonhommeau, bonhomme, beaux, nouba, baume, amome, boume, manou, mambo, boxon, aumone et axone.
La gazette du coin.
Drôle de bounhomme !
Dame, vl’a aut’chose, c’est’y point l’bonhommeau d’à côté qu’est avec son ramasse-bourrier et sa bérouette à ragaler l’devant d’sa carrée. Ren d’étonnant avec le raffut de cette nuit. L’a dû y avoir des dégâts avec les goules saoules.
J’m’en va aller l’trouver. L'est ptit, ça devrait ben se passer. Mais pas facile ac c’te bonhomme, comprend ren quand qu’on lui cause : jacte pas le même français que par cheu nous. J’comprends pas ce qu’il baragouine, il sort des grandes phrases au lambic. (Alambiquées !!!)
Z’étaient point beaux, les ceuces qui sont partis de sa cambuse dés z’à matin. Complètement brin-de-zinc. Z’ont fait la nouba toute la nuit. Pas moyen de dormir. Déjà que j’pouvais pas pioncer à cause que mes rhumatisses s’y étaient mis aussi et que même que j’avais mis du baume à base de jus d'amome dessus .
Leur boume j’en ai ras la gapette ! Et la Manou, ma feuille, ma gamine quoi! qui voulait y aller voir en plus … elle disait qu’y avait des drôles qui dansaient le mambo et le rock et toutes les danses qui n’ont ren à vouère avec nos danses de nout’ temps, genre fest-noz. Pas question ! A mangé une taloche, pour sûr !
J’vais z’y dire c’que j’pense moi à ce paroissien de ses fichues « soirées », je vous l’dis, un vrai boxon. Ah ! bah dame, oui da !
Après j’irai baiser une chopine avec les copains au bistrot plus loin pour me calmer en attendant l’frico d’la mère. C’est là qu’on se raconte tous les rapiamus de la journée, ça délasse ! Faut ben !
Ou alors je vais demander l'aumone d'un verre de piquette au cul d'la barrique chez mon voisin le père Axone.
Ah ! l’homme file un mauvais coton, moi j’vous l’dis, à c’t’heure !
Allez à la r’voyure !

Mélange de patois nantais et d’argot, et un tantinet de jargon paysan pour corser le tout.
Je ne me moque pas du patois, chaque mot a son étymologie ! c’est le parler local. J’ai hélas égaré mon livre sur le patois nantais au cours du déménagement, je n’ai que ce que ma mémoire a bien voulu me restituer.
Quand nous sommes arrivés en France, nous étions jeunes, nous les enfants. Nous ne comprenions rien à ce langage. Bien sûr tout le monde ne parlait pas ainsi, mais … peu s’en faut ! Le ramasse bourrier, baiser une chopine au bistrot, gapette, rapiamus, goule ! lambic … étonnant comme vocabulaire ! Et le mot « dame » à tout moment, si bien que maintenant moi, cela fait partie de mon vocabulaire et c’est bien sympa, j’aime. Bé dame, oui !!!