Mes petites mésanges
Une petite table blanche devant ma véranda,
Juste dans mon champ de mire depuis mon fauteuil.
Un tuteur à la place d’un parasol, nous sommes en février.
Quelques boules de graisse et de graines suspendues et le tour est joué.
Vous voilà tout émoustillées, ça vole dans tous les sens,
De l’orée du jour, pas plus tôt, au coucher du soleil, pas plus tard
Et sous l’œil avide de maitre rouge-gorge le solitaire
Ne lui laissant, généreuses, qu’une petite part.
Votre petit corps toujours en action,
Suspendues à votre pitance, bleues et charbonnières
Vous acceptez la cohabitation dans mon jardin
Et partagez cette manne providentielle !
Mais pourquoi charbonnière ?
Je n’ai, moi, jamais vu de charbonnier en smoking.
Peut-être à cause de votre béret noir à la Gavroche ?
Cependant votre superbe jabot jaune vous classe parmi les élégantes !
Vos petites amies les bleues plus frivoles, moins bagarreuses,
Reconnaissables à leur calotte bleue parfois un plus grise,
Plus frêles mais ne renonçant pas à leur pitance,
Augmentent le nombre si bien que je n’arrive pas à vous compter.
Quinze ? vingt ? je ne sais pas ! Les moineaux eux sont douze !
Deux bergeronnettes, un rouge gorge, deux pies, deux pigeons
Deux huppes fasciées, quatre grives, deux merles
Des étourneaux par cinquantaine et deux tourterelles.
Sur les fils électriques, un rapace !
Mais je ne sais pas combien vous serez après le printemps,
Combien de nids allez-vous construire dans la haie ?
De grâce, méfiez-vous des matous !