Fifi la sauvage!
Elle était si sauvage qu'elle se cachait dans le grenier. L'hiver il n'y a pas de chauffage dans ce grenier, c'était tout une histoire pour l'attraper! Je m'asseyais par terre et j'attendais . Elle arrivait, se frottait à moi, un peu. Et puis je la gratouillais et enfin, j'essayais de la prendre. Mais vu que j'avais les jambes allongées, il m'était difficile de me relever avec elle dans les bras. Il fallait bien calculer le moment . Et hop, une fois que c'était fait je l'emportais dans la très grande chambre au même étage, et là elle était au chaud. Elle avait le lit pour elle seule et là on pouvait la caresser!
Fifi la sauvage
Surnoms : Fine mouche, Finoussou, Fifi-tounoussou
Fifi est arrivée chez nous en 1982 dans une sacoche de cyclomoteur. C’était un petit bout de bébé chatte gris clair et blanc. Elle avait été trouvée (par une amie de Patricia qui allait encore à l’école), nichée dans le moteur d’une voiture. Et bien sûr, personne ne voulait de cette petite bête. Alors Patricia a fini par demander à son amie de lui emmener la chatte mais pauvre petite, elle l’avait enfermée dans sa sacoche de mobylette. Patricia a eu du mal à l’apprivoiser mais avec de la patience on réussit toujours, surtout avec l’aide d’Ati qui était devenue sa mère adoptive.
Pour les vacances, nous avions l’habitude de camper. Que faire de nos félins ? La seule solution, nous emmenions la chienne mais nous laissions les chats. Mes beaux-parents habitaient derrière chez nous et les chats connaissaient leur maison. Ils étaient chez eux, là aussi. Mais cette année là, nous avons décidé de changer. Nous avons acheté un terrain à Arthon et avons installé un garage/bungalow. C’était parfait, nous allions pouvoir commencer à emmener nos chats. Nous avons essayé avec Fifi car elle était encore toute jeune, elle avait à peine six mois. La joie dans le terrain ! ! Dans la journée elle se cachait dans la haie, et le soir elle rentrait dormir avec nous et surtout sous les draps. Entre parenthèse, là aussi, nous avions prévu une chatière. Le plaisir de Michel pour la faire rentrer le soir : imiter le bruit des sabots de cheval par terre, ça résonnait et notre puce cavalait à toute vitesse vers le bungalow. Nous sommes rentrés, notre petite mère nous a fait des petits, nous en avons gardé un. Il était adorable, gris. Son nom : Mamif. Il était très câlin. Un dimanche matin que nous étions dans le jardin Patricia et moi, il est venu jouer avec nous, s’est frotté à nos jambes comme s’il voulait nous dire adieu. Il est parti et nous ne l’avons jamais revu. Il avait un an. Evidemment, on a fait des recherches dans le quartier mais peine perdue. Nous avons fait opérer notre puce pour que nous ne soyons plus tentés de garder de bébés. (Suite plus bas!)
Fifi, silver short hair tabby. Mais est-ce une race à pedigree? elle n'en avait pas. J'en ai eu deux comme ça arrivées chez nous, par hasard!
Notre petite Fifi devenait de plus en plus sauvage. A la maison, nous avons à l’étage une grande chambre et un grand grenier bien éclairé et aéré. Notre Fifi a pris l’habitude d’y dormir avec Ati. Elle ne descendait que la nuit pour dormir avec nous. Et puis, le temps a passé, d’autres chats sont arrivés et elle s’est de plus en plus cachée en haut. Il a fallu que l’on ferme la porte pour que les autres n’aillent pas lui faire de mal car elle devenait leur souffre-douleur. On avait de la peine à la prendre quand elle avait besoin de soins, mais au moins elle était tranquille. Quand elle avait besoin de compagnie, elle nous appellait et nous montions, et là elle se laissait grattouiller.
Une année, où nous étions partis en vacances à Arthon et que Patricia était de garde à la maison, Fifi a réussi à sortir de son pigeonnier et est allée se cacher sous l’appentis, et en plus dans un endroit inaccessible : sous un petit pressoir. Elle devait être inquiète de ne plus nous voir et a préféré sortir. L’inconvénient, c’est qu’on ne pouvait plus la récupérer. Nous avons été obligés de rentrer plus tôt. Quelle patience il m’a fallu ! Et quand j’ai réussi à l’extirper de son coin, elle s’est cachée contre moi, puis tout d’un coup, elle a pris peur et m’a labouré le bras. Je ne l’ai pas lâchée, ses griffes toujours enfoncées dans ma chair. C’était horrible, mais je tenais bon. Elle s’est retrouvée en sécurité. Mais le lendemain mon bras était enflé, les balafres allaient de la main jusqu’au coude et en profondeur et j’avais de la fièvre. Quand le médecin, qui ne devait pas aimer les chats, a vu les dégâts, il s’est mis en colère, m’a fait plusieurs piqûres disant qu’il n’était pas permis de se mettre dans cet état à cause d’un animal. J’avais un tendon atteint, le bras bandé du pouce jusqu’au coude, mais heureusement tout est revenu dans l'ordre. Des cicatrices en sont encore les témoins.
Le soir, elle attendait que son maître se couche. Une fois qu’il était installé avec son livre devant lui, elle sautait sur le lit, attendait un petit moment que tout fût bien calme, s’approchait de lui, le regardait, avançait. Son museau s’allongeait et gentiment elle lui collait un gros bisou ventouse et humide sur la joue et allait s’installer au pied du lit. Elle avait presque dix-huit ans, et marchait en claudiquant, surtout quand elle se levait après une bonne sieste. Et puis elle avait aussi une tumeur à l’épaule depuis plusieurs années. Il n’y avait rien à faire. Même si on la faisait opérer, cela reviendrait aussitôt. Vu son comportement il valait mieux la laisser en paix nous avait dit le vétérinaire. C'était cancéreux.
La plaie s’agrandissait de plus en plus, ma vieille chatte faiblissait. Elle nous a quittés un jour que j'étais partie en stage de peinture . Le matin , elle était encore consciente, l'après-midi elle dormait du dernier sommeil. Mais je m'en suis voulue de ne pas avoir été près d'elle pour recevoir son dernier soupir. On était en 2000, le 22 juin!.
Extrait de mon livre: Une bien belle petite famille
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