
Ghislaine nous propose pour son défi 120
8 mots à intégrer dans un texte ou un thème: "Changement"
Voici les mots:
"Jeter, trier, ranger, vider, abus, refuge, mépris, volonté"
Ah ! le changement ! Qui n’en n’a pas connu ?
Quand j’étais enfant mes parents déménageaient tous les 2 ou 3 ans, mon père étant dans la gendarmerie en Algérie pendant vingt ans.
Trier, remplir les cartons, les vider ensuite… toujours ranger et jeter pour n’avoir que peu de volume à déplacer.
Et récemment j’en ai connu un de changement qui m’a vraiment secouée,
aussi, je ne vais pas parler de ça, je ferais pleurer dans les chaumières.
Je vais plutôt vous parler de mon nouveau jardin, c’est plus frais, plus beau, plus charmant.
Charmant, oui quand tout est fini mais…
quand nous avons acheté ce terrain dans l’espoir d’y voir un jour une maison pour notre retraite,
il nous a fallu beaucoup de patience, de courage, d’esprit d’équipe à deux et de volonté !
Et tout ceci au mépris de nos jours de congés. Mais nous avions le même objectif.
Ce que nous ne savions pas c’est que quand, enfin les fondations de la maison furent creusées, une surprise nous attendait.
La terre était épaisse, lourde avec des plaques de roche friable mélangées à de la glaise.
Il pleuvait et l’eau stagnait. Bref une terre où il ne poussait que des coquelicots très maigres.
Et par la suite, mon père très bon jardinier, nous a greffé des arbres fruitiers qui sont tous morts, malgré les bons soins qu’on leur apportait.
Il ne poussait que des arbres sauvages en plus des noisetiers, châtaigniers, néfliers.
Alors nous nous sommes contentés de notre vieux chêne et de choisir des arbres en forêt et qui ma foi sont du plus bel effet.
Terrain humide bordé d’un ruisseau débordant après les pluies, nous avons fini par faire creuser un plan d’eau.

Notre fille a hérité de cette maison, ma santé ne me permettant plus de m’éloigner des hôpitaux de la ville.
Le temps a passé. Seule depuis quatre ans, je suis venue rejoindre ma fille et son grand terrain.
J’ai eu droit à mon petit lopin de terre pour y mettre des fleurs.
Mais la terre n’avait pas changé. Toujours aussi mauvaise. Il fallait faire avec.
Cependant elle m’attendait cette terre, elle savait ce qu’elle allait avoir à m’offrir.
Elle savait que ce terrain c’était un de mes rêves d’enfant, avoir un grand espace avec des arbres et des animaux.
Chats et chiens.
Et quelle ne fut ma surprise en constatant que les boutures d’hortensia que j’avais faites sont plus belles en terre qu’en pot?
Que mon fuschia se sent bien de même que mon rhododendron et mon azalée.

Mon azalée qui s'étale
Mes boutures de rosiers ont pris de l’ampleur et les boutons commencent à paraître.
L’acanthe et ses magnifiques hampes fleuries en forme d’épis se plaît si bien qu’elle a envahi une bonne partie d’une plate-bande,
il a fallu sévir et tailler drastiquement mais en laisser suffisamment pour cacher les chats quand il fait soleil.

Les escargots eux, n’hésitant pas à se servir des feuilles comme refuge et avec abus.
Si bien que les belles ombrelles étaient toutes percées.
Je craignais pour mes bourgeons de rosiers tout proches.
Alors tous les jours je prends des photos quand il ne pleut pas comme aujourd’hui.
Pas besoin d’arroser.
Ainsi vous voyez, j’ai totalement changé de vie à soixante dix huit ans et c’est là que je me suis rendue compte que j’avais la main verte.
C’est fou les boutures que j’ai faites et qui ont réussi ! surtout à partir de rosiers de mon beau-père, qui étaient très vieux et que je continue à faire vivre et nous embaumer, plus de cinquante ans après !
Ce n'est pas "la rose rouge de monsieur Beaucaire" mais "la rose rouge de mon beau-père !"
Elle était encore en pot, bouture faite en Août 2019, fleurie le 4 avril 2020. La branche du pied père était tombée et il ne fleurissait plus. Beau sauvetage, non?
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