Je disais que le chat aime les situations élevées : nous avons un escalier à l’extérieur de la maison pour monter à l’étage, et tout en haut il y a une petite terrasse bordée d’un muret. Nos chats adorent y aller. C’est une plate-forme d’observation, un mirador ; de là on peut voir tout ce qui se passe chez les voisins et « on » est à l’abri. « On » a une vue sur le quartier et ses habitants qui est très intéressante. Le grand chien noir ou le petit roquet que l’on entend aboyer plus loin ne nous font pas peur.
Le chat voit la nuit. Quand nous rentrons tard le soir et que nos chats ne sont pas rentrés, nous sortons avec une lampe électrique pour mieux les voir, il est facile de les repérer, soit deux points lumineux verts ou comme Aphrodite deux points rouges, elle qui a les yeux bleus… Certaines fois je me dis que j’ai l’air idiote avec ma lampe car eux n’ont pas besoin de lumière pour nous voir et ils arrivent à toute vitesse sans butter contre des obstacles.
Les chattes sont plus sédentaires que les chats, j’en sais quelque chose puisque la majeure partie de mes chats sont des chattes. A part mes chats noirs qui ne sont jamais partis à l’aventure, tous mes chats gris ont été attirés par l’extérieur à leurs risques et périls.
Le chat est frileux. Moi aussi. Alors, l’hiver quand la cheminée est allumée, nous sommes tous agglutinés dans les fauteuils devant le foyer. Certaines fois, il n’y a même plus de place pour nous. Il n’existe plus la moindre animosité entre eux, pourvu qu’ils soient au chaud, c’est le plus important.
Le comportement des chats est parfois si surprenant que l’on a souvent envie de les imiter.
A la maison, c’est plutôt leur langage qui nous attire. Par expérience et suivant l’individu, on arrive à traduire certains des sons qu’ils émettent,
la faim, la colère, la satisfaction, la panique, l’ennui, l’agacement… Michel traduit si bien leur langage, qu’il vient ensuite tout me répéter et là je vous assure que c’est sensationnel ;
les descriptions bien imagées, les commentaires, les dialogues, tout y est. Et puis, ils savent aussi écrire. Un message sur la table, une demande signée par un des greffiers et je suis obligée
de passer à l’action. « Qu’a-t-elle dit Coquine, la bavarde ? Qu’elle en avait marre de manger toujours la même chose. Et Calypso trouve qu’il
n’y a pas assez de crevettes au menu ». Dorothée traite le chien de tous les noms, surtout qu’il ne fait pas le poids auprès d’elle.
« Pourquoi Morgane la voisine est-elle toujours chez nous, ne peut-elle pas rester chez
elle ? » D’un commun accord, elles m’ont toutes dit que les échantillons de croquettes que le vétérinaire avait donnés à tester étaient terribles mais qu’ils avaient goût de trop
peu ! Coquine marmonne tout le temps entre ses dents, on ne comprend rien, mais on arrive quand même à distinguer si c’est de l’impatience et c’est souvent le cas car elle estime qu’on ne
lui ouvre pas assez vite la porte. Pourquoi utiliser la chatière quand on peut faire autrement ? Le matin à l’heure de la soupe, là, il n’y a pas moyen de traduire, elles sont toutes en
action, par la voix et par les gestes, j’ai intérêt à préparer tout au plus vite si je ne veux pas que cela dégénère.
à suivre...
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