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BEJAR PASSION

BEJAR PASSION

MES PASSIONS AU FIL DES JOURS

Articles avec #algerie catégorie

Publié le par Yvette
Publié dans : #défi Ghislaine, #Algérie

Ghislaine 146

les 8 mots

année, nouveau, passage, vie, 

songer, prévoir, élan, après.

Ou un texte sur le thème "" Changement ""

C’était lannée de mes dix ans. Je n’avais pas prévu ce qui allait m’arriver, nous arriver à toute la famille. Ma vie allait basculer. Je n’avais jamais songé un seul instant que je n’étais que de passage dans ce village merveilleux. Je n’avais que quatre ans quand j’ai découvert cet endroit, où j’ai appris, où j’ai découvert la vie. C’était beau. J’étais myope sans lunettes ainsi je ne voyais que ce qui était près de moi. Et c’était magique. Moi je ne lisais que des contes de fée, je vivais en réel entourée d’animaux, de fleurs et de coquillages car il y avait la mer.

Il allait falloir partir, quitter cet endroit. C’était tout au début des événements en Algérie, et mes parents avaient décidé de retourner en France pour plus de sécurité. Pour eux, ce n’était qu’une page de leur vie, ils retournaient chez eux, pour nous les enfants c’était notre pays natal.

« La métropole » comme on disait. Qu’allais-je découvrir dans ce pays « étranger » pour moi ? J’étais partagée entre deux sentiments : partir à la découverte de ce pays nouveau et laisser ma petite enfance derrière moi. Laisser une partie de mes amis les animaux, laisser mes fleurs et mes plages de sable et de galets. Qu’allait être ma vie daprès ? Pas d’ardeur, pas d’élan pour aider ma mère à faire les bagages. Moi qui avais semé des graines de fleurs que mon père m’avait données, je n’allais pas les voir sortir de terre. Quand on a dix ans, on ne ressent pas les événements de la même manière que les adultes.

Ah ! c’est certain que le changement a été dur à supporter. La température ! A Nantes il n’y a pas souvent de neige, il a fallu que cette année-là, il en tombe et moi, cela m’a clouée sur place. Je n’en avais jamais vue, et cela ne m’a pas plu du tout. L’horreur ! c’était beau mais j’avais au fond de mon cœur cette petite phrase que ma mère me répétait souvent « Pense à ceux qui n’ont pas d’abri ». Et je la traîne encore et encore !

Une toile de ma composition représentant "ma" plage.

Publié le par Yvette
Publié dans : #Algérie, #Collation, #Plaisir des mots, #Défi d'Evy

 

Cette semaine notre amie Evy  nous propose  le thème du 17/05/20 au 24/05/20

C'est "  Goûters d'autrefois  "

--- Les 10 mots 

Armoire, Bocaux, Fruit, Couleur, Goût, Doucement, Évoque, Simple, Chemin, Incomparable...

Petite histoire amusante vécue et déjà racontée sous une autre forme.

Dernièrement j'ai demandé à ma sœur: si je te dis le mot "collation" , ça t'évoque quoi?

Oh! ouiiiiiiii ! tu te souviens?

Alors je vous raconte.

Quand nous sommes arrivés en France, j'avais 10 ans et ma sœur 12. Nous nous sentions vraiment dépaysées, nous étions "différentes". C'était en 1952 et non en 1962, 10 ans avant l'arrivée des rapatriés d'Algérie. Nous avions 10 ans d'avance sur eux donc on nous regardait bizarrement. Un peu des zoulous quoi !

(Il faudrait que je vous raconte un jour notre arrivée en France, digne d'un film, avec ma sœur nous en rions beaucoup).

Différentes? oui

Notre accent,

Notre façon de vivre : nous n'allions pas à la messe le dimanche, comme toutes les familles qui composaient la caserne de gendarmerie dont notre père avait le commandement.

Pas baptisées, alors encore moins fait de communion.

Et en plus nous allions à l'école communale et non catholique!

Alors... Oui vraiment différentes, c'était ainsi que nous l'avons vécu.

Et dans cette caserne il y avait un gendarme qui avait été marié et avait un petit garçon. La maman est décédée peu de temps après et ce brave homme se remaria avec sa belle-sœur, sœur de sa femme qui éleva son fils.

Description de cette dame que je nommerai Madame T. : une petite souris grise et noire, très gentille, dévote, allant jusqu'à la bigoterie. Elle allait à la messe tous les dimanches à 9h (et sans doute aux vêpres) tandis que sa voisine du dessus, elle, c'était à 11h! et tous les dimanches après-midi, nous avions droit devant nos fenêtres:

"Madame R., avez-vous écouté le sermon de monsieur le curé ce matin ?"

Et de sermon en autres parlotes on avait toutes les nouvelles du village, que notre mère nous répétait à table.

J'en arrive à ce fameux mot: collation

Nous avions aussi un langage un peu à part, notre vocabulaire était différent aussi. Et il nous fallait faire avec, remplacer nos mots par les mots d'ici, eh! oui, un peu du fameux patois de Mémé.

Chaque gendarme avait un bon lopin de terre pour y cultiver ses légumes ou fleurs. C’était très coloré mon père adorant les fleurs, de même qu’il avait toutes sortes de fruitiers, des pêchers à gros fruits au goût incomparable, un spécialiste !

Un (je maintiens le masculin pour ce mot!!) après-midi où nous prenions notre "goûter" ou notre "4 heures" comme vous voulez, dans la parcelle de notre père, dans le petit chemin , c’était plus large qu’une allée, nous vîmes arriver notre petite souris grise un peu plus loin. Et elle nous dit: "C'est la C------tion?" trop loin pour entendre sa petite voix, nous la fîmes répéter: "c'est la C-----tion?"

Nous avons fini par acquiescer. Et quand elle est partie, nous avons ri sous cape, bêtement, toutes les deux, doucement bien sûr, ne sachant pas ce qu'elle nous avait demandé. Et pas moyen de chercher donc de trouver le mot dans le dictionnaire.

 Et toutes deux de dire en nous esclaffant par la suite : "c'est encore un mot de curé! " ça ressemblait tellement à : dévotion, procession etc.

Nous n’avions pas fait le rapprochement avec le fait que nous prenions notre goûter, une tartine avec sans doute de la confiture, prise dans le bocal lui-même dans l’armoire à conserves.

Et depuis nous rions beaucoup quand nous parlons de "collation" car c'était un mot que nous ne connaissions pas et en en regardant la signification et l'origine voici ce que j'ai trouvé:

Collation: repas léger que les catholiques font les jours de jeûne pour remplacer le souper, et par extension un repas léger pris au cours  de la journée.

En fait nous n'étions pas loin de la vérité, toute simple !

 

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Surtout ne prenez pas ombrage quand je parle de religion. Je vais vous dire que j'avais des amies algériennes,  dont une qui est venue de Gouraya chez moi en France et qui faisait ses prières plusieurs fois par jour, ça ne me dérangeait absolument pas. De plus mes parents pendant la guerre 39/45 nourrissait le pauvre curé de mon village natale, il mourrait de faim . Et j'ai eu une très bonne amie qui était témoin de Jéhova! Quant à Gouraya, le curé ne venait pas souvent. L'église existait mais notre mère n'y allait que pour les grandes cérémonies.

Cependant notre éducation a été rigoureuse, stricte, autoritaire, draconienne : mon père étant dans l'armée. Et ma mère: toujours regarder derrière soi si on ne laisse  personne dans le besoin. Aider et toujours agir sans ostentation!

Publié le par Yvette
Publié dans : #Lilousoleil, #Plaisir des mots, #Algérie, #Gouraya algérie

mot mystère  11 lettres 

       A E E I O B N R R T T

perforation d’un tronc d’arbre pour récolter la gomme ou la résine

Térébration

 Peu de mots mais une page de mon enfance! Je suis née en Algérie, ça bien sûr vous le savez depuis le temps. Mais je ne vous ai jamais raconté comment nous fabriquions nos chewing-gums quand nous étions enfants. Peut-être que parmi vous il y en a qui ont connu ça, c'est si vieux!

Un extrait de mon livre !

« Je pourrais décrire la classe, la cour, le préau, les WC, les arbres car vous le savez aussi j’y suis retournée presque toutes les nuits, en rêve. Nos jeux étaient les jeux de tous les enfants de notre âge : osselets, billes etc…

Devant chaque classe, une place. Et sur chaque place, des arbres, des ficus, surtout devant la classe des grands. Ils étaient très touffus, avec des petites feuilles vert foncé et ils fournissaient des petites boules vertes qui tombaient par milliers sur le sol. Et notre plaisir, à nous, gamins, c’était de les écraser car cela faisait un petit bruit particulier. Je revois la petite boule : ce devait être un petit fruit, creux au centre et présentant un intérieur identique à une figue, mais en beaucoup plus petit et surtout non comestible. Mais ce qui faisait que l’on s’en souvient d’autant plus, c’est que l’on surnommait ces arbres : « arbres à chewing-gum ». Tout simplement, parce qu’une simple blessure sur l’écorce et nos arbres pleuraient. (un genre de térébration). Leur sève coulait comme de la résine mais cette sève était blanche, sans goût mais de texture caoutchouteuse – rien d’étonnant : le ficus et le figuier sont des variétés de caoutchouc - Nous, nous en faisions de la gomme à mâcher. Inutile de dire que les arbres avaient beaucoup de cicatrices. L’art était de faire son incision, à la fin de la classe, suffisamment haute sur le tronc pour que les petits ne viennent pas récolter le lendemain matin la sève tant convoitée de la plaie béante. Et mon frère, qui était un des plus grands, nous faisait trois incisions, une pour lui et une pour chacune de ses sœurs avant de rentrer le soir. (Interdit par l’instituteur mais obéir à cet âge-là…) Il fallait tenir une nuit pour avoir de quoi « mâchouiller ». Libre à nous ensuite de parfumer ou sucrer ce morceau de chewing-gum. Moi, j’avais le don de le faire « virer » : l’amalgame se faisait mal, ma salive le transformait en une multitude de petites boules minuscules qui manquaient de cohésion. Et ma sœur venait à mon secours en me le prenant, en me le remâchant et elle me le rendait ensuite ! On n’était pas dégoûtées à l’époque ! Ces arbres avaient une autre particularité, c’est qu’ils étaient couverts de petits insectes qui étaient attirés par la couleur jaune. Moi, je ne me souviens que d’une chose c’est qu’il ne fallait pas en avoir un dans l’œil, cela brûlait énormément…  Et la particularité des arbres de Gouraya, comme ceux de tous les villages d’Algérie, c’est qu’ils avaient leur tronc blanchi à la chaux. Dans le midi de la France on chaule aussi les troncs des arbres, surtout les fruitiers. Cette opération s‘effectue en général tous les deux ans, l’hiver. Tout ceci afin de détruire les larves des parasites ou des champignons microscopiques qui se nichent sous l’écorce de l’arbre ».   

Voilà une autre page de mon enfance !    

                                                                             

Petite Histroire vraie pour un mot mystère 16 chez Lilousoleil

Un des  magnifiques ficus sur la place

Publié le par Yvette
Publié dans : #Algérie, #Gouraya algérie, #Plaisir des mots, #café, #Mes peintures à l'huile

Défi de la plume d'Evy 251 :

le café

Les 10 mots  Grande, Platane, Terrasse, Savoure, Intense, Yeux, Passe, Pigeons,Miettes, Sacré...

 

 

Le café

Un défi bien difficile pour moi qui n’aime pas le café et encore moins le café au lait ! Je suis thé !

Souvenirs d’enfance en Algérie.

La route bordée de platanes traversait le petit village que nous habitions à l’époque de mon enfance. Un village que j’ai quitté et qui est resté gravé dans mon cœur à jamais.

Une grande allée de palmiers descendait vers l’église et la mer et traversait la route nationale. L'Hôtel du commerce  était toujours ouvert, il y avait des joueurs de cartes, qui buvaient l’anisette, c’était le coin français. Mais il y avait des cafés maures où tous les algériens se retrouvaient ensemble pour jouer aux dominos. On ne disait pas algériens à l’époque, on disait « indigènes ».

Quand il faisait chaud ils étaient dehors, sur une sorte de grande terrasse en terre battue, et on sentait un mélange d’odeurs intenses et caractéristiques de café et d’épices, c’était divin. J’étais très myope, mes yeux cherchaient, je devinais plus que je ne voyais mais je sentais.

Et au moment du Ramadan tous les hommes attendaient le moment où le muezzin allait annoncer le moment où ils pourraient enfin boire leur cawa ou leur thé à la menthe !

Des pigeons sur la place ? je ne m’en souviens pas, pas de miettes de pain ou de gâteau si délicieux. Ma mémoire flanche, le temps a passé, si vite, si vite …

Mais j’ai toujours des contacts avec ce petit village devenu une ville maintenant. J’ai retrouvé des amies françaises et arabes grâce à mon blog et je dois reconnaître que je lui dois beaucoup même si ce n’est qu’un petit blog comme j’ai l’habitude de le traiter.

C'était une petite tranche de ma vie !

Un tableau que j'ai peint d'après une photo: une plage de Gouraya, mon petit village!

Publié le par Yvette
Publié dans : #Défi d'Evy, #Algérie, #brumes, #Plaisir des mots, #Au-gré-de-mon-jardin

Cette semaine le thème du 15/12/19 au 22/12/19

C'est " Voile de brume "

--- Les 10 mots

Perles, Givrés,  Finesse, Arabesque, Tremble, Arbre,  Invisible, Chasse, sensation, Silence.

 

Voile de brumes chez Evy 244

L’hiver est là !

Il a chassé le bel été

avec ses douceurs et ses journées ensoleillées.

Arrivent les matins de brumes,

 Avec leurs nues furtives et opaques,

 Enveloppant tout sur leurs passages.

Dans le jardin le paysage s’est évaporé,

Au profit   d’une sorte de fantasmagorie,

 Nous obligeant à avancer au jugé.

 La mante vaporeuse nous enveloppe, cotonneuse.

 Il nous faut faire marcher nos souvenirs.

Tout est invisible, ouaté ; il faut avancer à tâtons,

 Eviter les rondins de bois que l’on a mis à sécher pour l’hiver.

L’étang finit par apparaître par taches luisantes

 Sous un voile en mouvement épais et floconneux.

 Le bas des troncs des arbres : les aulnes, les bouleaux

 Les saules et le tremble forment des spectres,

Emmitouflés dans les joncs courbés vers le miroir.

Quelques herbes   emperlées de givre forment avec finesse

Des arabesques sur la surface craquelée de l’eau blanchie.

Dans le ciel de cendre gris-rose un semblant d’éclaircie

 Nous fait discerner un disque confus,

 Blanc, auréolé de mauve.

La campagne est saturée d’humidité, de froidure

Une sensation de flottement nous fait frissonner !

 Les pieds s’enfoncent dans l’herbe couchée et craquelante.

 La terre bien drainée commence à engranger

Ses secrets mystérieux dans ses profondeurs.

C’est l’hiver qui commence dans sa monotonie.

C’est l’hiver et son morne silence.

 

Yvette

 

Voile de brumes chez Evy 244
Publié le par Yvette
Publié dans : #Défi d'Evy, #Plaisir des mots, #Algérie, #Gouraya algérie, #gouffre

Cette semaine

" Le Gouffre "

--- Les 10 mots

Lentement, Emplit, excentriques, Embaume, Poudre, Esprit, Merveilles, Reflets, Géant, Cavité....

« Je marche sur les galets de la plage, ils sont doux et chauds. L’odeur iodée des algues fines et l’air salé sur mon visage m’enivrent.

Je flotte maintenant lentement au-dessus des vagues, je me sens bien.

Comme il fait beau et je suis si légère !

Je suis partout à la fois, je cueille des fleurs jaunes, des brassées de fleurs, du géranium odorant au feuillage ciselé, qui embaume le secteur, mes roses rouges,  je reviens sur la plage, je cours à pas de géant, je vole, mais oui, je vole, je ramasse des coquillages, je scrute l’horizon au reflet d’argent, saupoudré de vaguelettes blanches, je cueille encore des fleurs, je monte la rue vers le centre du village, je respire, j’emplis mes poumons d’air, je vis ! Les maisons si blanches sont toujours là. Je suis dans la montagne entre les pins et les chênes-lièges, je redescends, je suis infatigable. Mon esprit est libéré ! Libéré de cette paroi du temps.

Le rideau s’est enfin ouvert. 

Des émotions déferlent en moi, je suis fragile et forte à la fois. Je vis dans le magique et dans le réel. Je me sens en harmonie dans cet espace qui m’est connu et que j’attendais de retrouver depuis si longtemps et en même temps j’ai une crainte, une sorte d’excentricité , d'égarement que j’essaie de refouler au plus profond de moi. J’ai conscience de ne plus raisonner, je subis.

D’où me vient cette sensation de bien-être ? D’où me vient ce malaise qui s’insinue petit à petit ?

Il faut que je sache !

Mais non, à quoi bon, plus tard ! Il y a encore des fleurs à cueillir, des coquillages à ramasser, des ruelles à visiter ! Il fait si beau ! D’ailleurs il fait toujours beau ici.

Ici ?

Mais où suis-je donc ?

Tu le sais bien où tu es !

Tu le sais !

Mais oui, je le sais !

Enfin ! Enfin, je suis de retour au pays, oui… C’est ça, je suis revenue dans mon pays.

Mon Pays ! 

Quel bonheur ! J’ai réussi enfin à revenir, j’ai tout bravé et j’ai réussi ! La Méditerranée est là, immense devant moi, les paquebots au loin, je les vois, je les reconnais. Comme avant quand j’avais dix ans ! Comme avant ! J’ai pris le bateau et je suis arrivée à Gouraya ! 

Gouraya enfin !

Quel bonheur !

Oui mais…Je sens encore en moi ce trouble, comme une appréhension. Malgré moi, je frissonne d’inquiétude mais aussi de joie. Je suis au supplice. Je n’ai plus de raisonnement. Je commence à douter, à m’affoler. Il faut que je prenne garde, la chute va être terrible.

Il faut réfléchir et vite, vite.

La torture commence à s’insinuer, de plus en plus lancinante ? Qui est près de moi, en ce moment ? Avec qui est-ce que je partage ces moments de bonheur ? Et puis quel bateau ai-je pris pour arriver ici ? Ou alors quel avion ? Comment s’est passé le voyage ? Il faut à tout prix que je sache. C’est la condition pour ne pas sombrer dans le désespoir dans ce gouffre aux cavités enténébrées.

Depuis quand suis-je ici ? Oh ! Tout s ‘embrouille dans ma tête.

Non, ce n’est pas possible.

La cassure !

Le rideau se referme, c’est encore ce rêve, ce rêve qui revient tout le temps, il faut que je revienne sur terre, c’est trop dur. Et je me bats de toutes mes forces. Finalement je réussis à m’extirper de ce guêpier, je réussis à me persuader que c’est un rêve. Un beau rêve qui va se transformer en cauchemar si je ne réagis pas.

Le matin, au réveil, je me sens abattue.

Une impression de vide, il me manque quelque chose,

on m’a pris quelque chose ! 

Mon cœur est resté accroché en lambeaux sur chaque arbre de la forêt, sur chaque rocher des criques, dans chaque ruelle de ce village.

La nuit je me retrouvais enfin dans ce pays qui m’a vue naître, telle que j’étais. Moi-même !

Ma Terre, je l’avais emportée dans mon cœur, dans un pays que je ne connaissais pas et qui allait devenir le mien ; je l’avais trimballée à travers mes âges et je la retrouvais chaque nuit.»

Et c’est ainsi depuis plus de soixante ans ! Peut-être un peu moins souvent qu’au début et avec un peu moins d’intensité.

Les premières années, les réveils étaient terribles. N’en pouvant plus, j’ai fini, un soir, avant de repartir dans mon sommeil, par me dire qu’il fallait que je réussisse à faire entrer un peu de lucidité dans ce rêve.

Et j’ai réussi.

Faire arrêter ce rêve avant qu’il ne finisse en cauchemar.

Jamais je n'oublierai mon pays natal : l'Algérie

et mon village: GOURAYA.

 

Publié le par Yvette
Publié dans : #Algérie, #Plaisir des mots, #Anagrammes, #Caravansérails, #petit jeu de lettres

Lady Marianne nous propose 14 LETTRES
masculin pluriel

 

Il est toujours fortifié, et comporte à la fois des écuries (ou des enclos)
pour les montures et les bêtes de somme, des magasins pour les marchandises
et des chambres pour les gens de passage.
au moyen orient lieu où les caravanes de marchands font halte

 

Mémé met son grain de sel !

Dame, j’connais point ce mot-là moi. Mais j'vois Yvette qui commence à taper sur le clavier de sa machine à écrire, ( oui! je sais! son ordi quoi !) c’est qu’elle a dû trouver de quoi causer ; j’lui fais confiance.  C’est point que j’suis curieuse mais tout d’même, j’aimerais bin savoir.

Le bordj dans mon village

Ah ! ben voilà, j’m’en doutais bin, elle est core repartie dans son pays. Elle raconte que des caravaniers elle en a vu passer dans son patelin. Là-bas on se déplaçait pluss en bourrin (à cheval !!) qu’en voiture et pour cause les routes, c’était pas le top ! Les cavaliers, y avait que ça. D’ailleurs dans la caserne où elle était avec ses parents, y avait  des canassons , et son père était un cavalier émérite. Y avait des voitures aussi mais très peu et un car.

Le fortin qui servait de gendarmerie et où j'ai passé 6 années de mon enfance

Mais avec tout ça, son mot qui est long, CARAVANSERAILS, j’vois point c’que c’est dame. Elle va sûrement en dire deux mots. J’sens que p’t’être ça a un rapport avec les caravanes. J’va lui laisser l’temps d’avancer sinon elle va bin renâcler après moi ! L’est bin capable. Sinon je prendrai contact avec le Totor de Ghislaine, il saura, l’est plus intelligent que moi, j’verrai bin

Voilà, on y arrive. Je lis !

Alors dans son village, « y avait trois endroits qui à l’origine pouvaient servir de caravansérail. Le bordj dans le bas du village qui formait une grande place, une sorte d’enclos,  où il y avait l’église, les instituteurs, le garde-champêtre, les écoles, tout le monde était regroupé là. Et en haut du village en dehors il y avait un fortin qui a fini par servir de gendarmerie. Et là vivaient tous les gendarmes autour d’une très grande cour et où il y avait l’écurie avec les chevaux », on y arrive !

« Et le jour du marché, la veille, tous les indigènes descendaient de la montagne avec leur femme et leur monture qui était parquée dans un autre enclos. Sauf qu’il y avait peu de chevaux, c’était surtout des mulets ou des bourricots !!

C’est au plus profond de mon être, jamais je n’oublierai cet endroit, c’est viscéral chez moi, et ce n’est pas à 77 ans que ça va changer.

Je n’ai pas beaucoup d’anagrammes mais vous aurez eu un autre passage de mon enfance dans un pays merveilleux. »

 

 

Publié le par Yvette
Publié dans : #Algérie, #jeu de lettres, #livre

Marianne nous propose

12 LETTRES
masculin pluriel

Longue introduction placée en tête d'un ouvrage,
contenant les notions préliminaires nécessaires à sa compréhension
.
S'utilise toujours au pluriel
voici les lettres

E E E O O G L M N P R S

 

Mémé est dans sa remise, on la retrouvera la prochaine fois. Là c’est du sérieux !

 Que raconter avec ce mot au pluriel ? Pas de A, ni de I, ni de U.

Même le mot prologue ne va pas puisqu’il y a un « U ». Coriace !!

Je me suis plongée et replongée dans mes livres, ceux qui mon suivie dans le déménagement, pour voir celui qui aurait la plus grande préface et j’ai trouvé un vieux livre de cuisine pied-noir. Devinez le nombre de pages qui constituent ses prolégomènes (si tant est que l’on puisse utiliser un nom pareil pour une introduction, qui plus est, pour un livre de cuisine !) : 76 de préface et 5 d’avant-propos ! c’est un vieux livre. Perso, je pense que c’était un peu long mais en y réfléchissant, je m’y suis promenée, c’était super intéressant, j’ai tout relu ! Merci Marianne !

 J’ai prolongé ma promenade dans les recettes, parmi les poêles et les poêlons. J’ai lorgné sur les photos de pâtisseries arabes plongées dans le miel chaud. Mon régal ! souvenirs des mères de mes camarades d’école aux longs cheveux noirs.

Les poêlées odorantes de tomates et poivrons, l’odeur des melons et des pastèques énormes et juteuses.

Pas de Pomerol ni de Morgon, les boissons alcoolisées c’était du rosé d’Oran ou de l’anisette.

Je me suis retrouvée en pensée dans ce pays qui m’a vu naître. J’ai songé aux mélopées arabes ! et encore et encore comme dans mes rêves... je suis sur la plage avec les trainées de goémons sur le sable et les galets…. Non, j’arrête! sinon je vais vous reparler de ma vie, là-bas, LA-BAS … et vous connaissez.

Publié le par Yvette
Publié dans : #Algérie, #Défi d'Evy, #rêve
Image empruntée au blog de Zézette

Image empruntée au blog de Zézette

Je vous livre ce passage de mon livre sur mon enfance en Algérie.

Toutes les nuits ou presque je retournais et je retourne encore même à 76 ans, dans ce pays, c'est pourquoi je n'ai rien oublié. 

Joie et trouble!

Pas de paragraphe car tout se passe très rapidement.

 

 

« Je marche sur les galets de la plage, ils sont doux et chauds. L’odeur iodée des algues fines et l’air salé sur mon visage m’enivrent. Je flotte maintenant au-dessus des vagues, je me sens bien. Comme il fait beau et je suis si légère ! Je suis partout à la fois, je cueille des fleurs jaunes, des brassées de fleurs, du géranium odorant au feuillage ciselé, je reviens sur la plage, je cours, je vole, mais oui, je vole, je ramasse des coquillages, je scrute l’horizon, je cueille encore des fleurs, je monte la rue vers le centre du village, je respire, je vis ! Les maisons si blanches sont toujours là. Je suis dans la montagne entre les pins et les chênes-lièges, je redescends, je suis infatigable. Je suis libérée ! Libérée de cette paroi du temps. Le rideau s’est enfin ouvert.  Des émotions déferlent en moi, je suis fragile et forte à la fois. Je vis dans le magique et dans le réel. Je me sens en harmonie dans cet espace qui m’est connu et que j’attendais de retrouver depuis si longtemps et en même temps j’ai une crainte, que j’essaie de refouler au plus profond de moi. J’ai conscience de ne plus raisonner, je subis. D’où me vient cette sensation de bien-être ? D’où me vient ce malaise qui s’insinue petit à petit ? Il faut que je sache ! Mais non, à quoi bon, plus tard ! Il y a encore des fleurs à cueillir, des coquillages à ramasser, des ruelles à visiter ! Il fait si beau ! D’ailleurs il fait toujours beau ici. Ici ? Mais où suis-je donc ? Tu le sais bien où tu es ! Tu le sais ! Mais oui, je le sais ! Enfin ! Enfin, je suis de retour au pays, oui… C’est ça, je suis revenue dans mon pays. Mon Pays !  Quel bonheur ! J’ai réussi enfin à revenir, j’ai tout bravé et j’ai réussi ! La Méditerranée est là, immense devant moi, les paquebots au loin, je les vois, je les reconnais. Comme avant quand j’avais dix ans ! Comme avant ! J’ai pris le bateau et je suis arrivée à Gouraya !  Gouraya enfin ! Quel bonheur ! Oui mais…Je sens encore en moi ce trouble, comme une appréhension. Malgré moi, je frissonne d’inquiétude  mais aussi de joie. Je suis au supplice. Je n’ai plus de raisonnement. Je commence à douter, à m’affoler. Il faut que je prenne garde, la chute va être terrible. Il faut réfléchir et vite, vite. La torture commence à s’insinuer, de plus en plus lancinante ? Qui est près de moi, en ce moment ? Avec qui est-ce que je partage ces moments de bonheur ? Et puis quel bateau ai-je pris pour arriver ici ? Ou alors quel avion ? Comment s’est passé le voyage ? Il faut à tout prix que je sache. C’est la condition pour ne pas sombrer dans le désespoir. Depuis quand suis-je ici ? Oh ! Tout s ‘embrouille dans ma tête. Non, ce n’est pas possible, la cassure ! Le rideau se referme, c’est encore ce rêve, ce rêve qui revient tout le temps, il faut que je revienne sur terre, c’est trop dur. Et je me bats de toutes mes forces. Finalement je réussis à m’extirper de ce guêpier, je réussis à me persuader que c’est un rêve. Un beau rêve qui va se  transformer en cauchemar si je ne réagis pas. Le matin, au réveil, je me sens abattue. Une impression de vide, il me manque quelque chose, on m’a pris quelque chose ! Mon cœur est resté accroché en lambeaux sur chaque arbre de la forêt, sur chaque rocher des criques, dans chaque ruelle de ce village. La nuit je me retrouvais enfin dans ce pays qui m’a vue naître, telle que j’étais. Moi-même !

Ma Terre, je l’avais emportée dans mon cœur, dans ce pays que je ne connaissais pas et qui allait devenir le mien ; je l’avais trimballée à travers mes âges et je la retrouvais chaque nuit.»

Cet article est édité dans la communauté:

Le jardin virtuel, les défis de la plume d'Evy

Publié le par Yvette
Publié dans : #Algérie, #Plaisir des mots
Défi d"Evy 178 Traces d'un autre temps

Mes parents, mes deux frères et ma sœur dans le petit village d'Algérie

où je suis née.

Et notre chienne Miss ….

Moi?   la plus petite.

Avec retard mais on dit : mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas?

 

Des photos en vrac dans une boîte à chaussures, des dessins, des lettres…

 

Raconter le passé!

 

Mon livre sur mon enfance, en voici un passage.

 

"Et ainsi, je me suis vue avancer à contre-courant, dans la profondeur du passé, dans le désordre, dans la bousculade de ces souvenirs s’attirant les uns les autres, avec une grande envie de tout reclasser. Je devais organiser le puzzle  de toutes ces mémoires, de tous ces témoignages sans découragement, pour empêcher nos parents de mourir tout à fait et surtout pour qu’un peu de leur présence survive en nous.  Ils sont notre tremplin, le socle sur lequel on a construit notre présent, notre vie, chacun à sa façon. Ce présent qui deviendra bientôt - hélas pour nous - le passé pour nos enfants."

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Le jardin virtuel, les défis de la plume d'Evy

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