Le Havre à Oudon en bordure de loire
Tableau et poème "faits maison".
Je ne suis pas toujours à parler en patois, comme vous pourrez le constater. Mais les deux manières me plaisent autant l'une que l'autre. Ma langue maternelle est forcément le bon Français, celui qu'on apprend en classe et le patois je l'ai adopté en arrivant en France du moins c'est lui qui m'a adoptée pas la force des choses.
Loire d’ici et d’ailleurs
Tu coules tranquille entre tes rives diaprées,
Belle endormie, capricieuse et gracieuse,
Une brume légère nimbant tes verts près,
Fine mousseline opaline et vaporeuse.
Robe de mariée à la traîne striée
De mille rayures moirées et frémissantes
Avec ta couronne de géants peupliers
Se reflétant, hardis, dans ton eau miroitante.
Tes flots somnolents flattent la silice blonde
Des bancs de sable festonnant tes îles plates,
Eclairées par le soleil naissant sur ton onde,
Frémissement furtif sur les flancs d’une plate.
Un vol de mouettes criantes et impatientes
Nous annonce l’arrivée de quelque fûtreau
Laissant dans son sillage une queue scintillante,
Godillant malicieux, négligeant ton repos.
Tu glisses entre les arches du pont,
Chuintant, clapotant, limpide et aérienne,
Hérissant de mille ridules ton beau front
Aux nuances variées d’ambre vert et d’obsidienne.
Tu captes la lumière du ciel et, magique,
Tu la transformes en une féerie d’argent,
D’or et de camaïeux de gris-bleu métallique,
Palette de couleurs aux tons toujours changeants.
Ce plaisir que j’ai de t ‘admirer, belle amie,
Active l’envie que j’ai de t’emprisonner
Sur une toile où je pourrai à l’infini
Assouvir cette passion pour toi réfrénée.
Yvette Le Quéau