BEJAR PASSION

JJ Rousseau, les chênes de Fontainebleau 

Le matin et les arbres 

Quand le paquebot Terre, un à un ses hublots

S'ouvrant, livre passage aux oiseaux familiers,

Ces bras blancs qui saluent le jour comme leur frère?

Nous croyons voir entrer le meilleur de nous-mêmes;

Avec les premiers pas du soleil réveillé.

Est-ce là devant nous les arbres du printemps 

Ou bien la vague haute ou chercheuse d'écume ?

Il est encore trop tôt pour comprendre et savoir,

Le regard est grevé d'un peu d'obscurité.

Contentons- nous d'être un vivant un jour de plus,

D'entendre en nous ce coeur qui ne s'est pas couché

Et peine nuit et jour dans d'égales ténèbres

Pour préparer un peu de ce qu'il croit bonheur.

Et nous le laisserons croire parce qu'il faut

Que le mensonge aussi soit au fond de nous mêmes

Pendant que le soleil feint de monter au ciel

Et toujours nous attrappe avec sa même ruse.

Jules Supervielle.

Rozier jules charles la ferme du père chicoré à Barbizon

Belle scène campagnarde!!

Un spectacle qui se fait de plus en plus rare, hélas!

Comme tout ceci est vrai !

Je l'ai constaté maintes fois, pour mon grand réconfort.

Une barrière et un arbre près de Vertou en Loire Atlantique

En plein hiver, un tronc tout sec enveloppé de lierre.

J'ai trouvé que cela pouvait faire un tableau et le voici.

J'adore les arbres, je ne le répèterai jamais assez!

L'homme naît perfectible, l'animal naît parfait.
DE BONALD Louis 

L'homme contrairement à l'animal pense ;

 mais l'animal n'a pas à penser, il sait.
FOISY Batiste W 

 Etang Aquarelle de Henri Zuber

 Les peupliers longs au bord de l'étang 

font un bruit paisible et lent qu'on entend

décroître et renaître et décroître encore,

qui parfois augmente et parfois s'endort...

Les feuilles d'argent bientôt seront d'or ;

l'étang leur prépare un mouvant linceul,
et les peupliers seront nus et seuls,

Seuls au fond de l'eau qui rêve et qui dort.

Guy-Charles CROS