Je n’aime pas l’hiver ! Voilà ! c’est dit. Pourtant cette année février est doux, trop de l’avis de tout le monde.
Je n’aime ni la Saint Valentin, ni leCarnaval. Par contre les crêpesoh ! là, oui. Quand ma mère en faisait, c’était le régal de mon père et il y allait de sa chanson :
« Mardi gras, n’t’en vas pas, j’frons des crèpes, j’frons des crèpes,
Mardi gras, n’t’en vas pas, j’frons des crèpes,
Et t’en mange’ras …. pas ! »
Souvenirs d’enfance. Qu’il est loin ce temps-là !
Gif Mamietitine
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Février
Fais-toi beau pour annoncer le printemps,
Evite les giboulées qui inondent les prairies.
Vents du nord, garde le pour un autre pays,
Ravis les amoureux avec la Saint Valentin
Illumine les invitations des amis à une crêpes party
Toi avec qui j’ai vécu cinquante-trois années de bonheur sans parler des vingt sept mois de correspondance quotidienne, nos lettres se croisant inévitablement ! C’était la guerre en Algérie, nous n’étions pas mariés, nous ne vivions tous les deux que dans cet espoir. Je me souviens du facteur un peuchauve qui servait depasseur entre nos lettres attendues. Lerefrain aigrelet du portail qui grinçait me revient dans mes moments de solitude.
Parfois dans mon pauvrecerveauunesarabandese met en place. Tout me revient en mélange, sans prologue, je me sens transportée dans cette voie astrale, où je pense te retrouver très certainement un jour. Tu me tends la main, mais je n’arrive pas à l’atteindre. Pourquoi ?
Le jour où tu l’atteindras, ne me lâche pas surtout, ne me lâche pas !
substantifs féminin : Figure de style qui consiste à répéter, après un intervalle, un ou plusieurs mots.
Photo youtube
Antépiphore
-Antépiphore, antépiphore… non j’vois point ! c’est quoi que c’te nouveau mot ? dame jamais entendu d’ma vie ! Oh ! et pis mon fille! j’vas te plaquer là paske, là j’vois la harpie de Pépina, j’te parie qu’al vient me chiner core kèke chose, chui point chez moi… j’suis partie ! Jte laisse avec Lilou, tu vas ben faire ça toute seule !
-Ok ! Mémé, je vais me débrouiller toute seule ! Oui mais voilà rien à me mettre sous la dent ! on va essayer !
Comme dirait Mémé, « c’est point facile dame ! », d’habitude elle a toujours quelque chose à raconter. Mais sa copine l’a fait fuir. Mémé dit qu’elle tapine dans les rues de la ville. Et quand elle vient emprunter chez Mémé, elle ne lui laisse jamais unepépite. En plus elle a une bien piètreallure la Pépina! Si c’est pour papoter Mémé ne crache pas dessus mais si c’est pour chiner, alors là ! non ! Il faut noter que Mémé fait un tri parmi ses relations. Je ne sais pas de qui elle a hérité ça ! Je ne lui connais pas de parent dans la région à part des cousins éloignés. Nous avons une entière confiance en elle et c’est réciproque.
Mais je m’éloigne… je m’éloigne du sujet : Antépiphore !
Les 10 mots Grande,Platane, Terrasse, Savoure, Intense, Yeux, Passe, Pigeons,Miettes, Sacré...
Le café
Un défi bien difficile pour moi qui n’aime pas le café et encore moins le café au lait ! Je suis thé !
Souvenirs d’enfance en Algérie.
La route bordée deplatanes traversait le petit village que nous habitions à l’époque de mon enfance. Un village que j’ai quitté et qui est resté gravé dans mon cœur à jamais.
Une grande allée de palmiers descendait vers l’église et la mer et traversait la route nationale. L'Hôtel du commerce était toujours ouvert, il y avait des joueurs de cartes, qui buvaient l’anisette, c’était le coin français. Mais il y avait des cafés maures où tous les algériens se retrouvaient ensemble pour jouer aux dominos. On ne disait pas algériens à l’époque, on disait « indigènes ».
Quand il faisait chaud ils étaient dehors, sur une sorte de grande terrasseen terrebattue, et on sentait un mélange d’odeurs intenses et caractéristiques de café et d’épices, c’était divin. J’étais très myope, mes yeux cherchaient, je devinais plus que je ne voyais mais je sentais.
Et au moment du Ramadan tous les hommes attendaient le moment où le muezzin allait annoncer le moment où ils pourraient enfin boire leur cawa ou leur thé à la menthe !
Des pigeonssur la place ? je ne m’en souviens pas, pas de miettes de pain ou de gâteau si délicieux. Ma mémoire flanche, le temps a passé, si vite, si vite …
Mais j’ai toujours des contacts avec ce petit village devenu une ville maintenant. J’ai retrouvé des amies françaises et arabes grâce à mon blog et je dois reconnaître que je lui dois beaucoup même si ce n’est qu’un petit blog comme j’ai l’habitude de le traiter.
C'était une petite tranche de ma vie !
Un tableau que j'ai peint d'après une photo: une plage de Gouraya, mon petit village!
Lilou donne chaque lundi les lettres en vrac d’un mot mystère dont elle donne une définition.
E E I N R T G L T T
Mot ancien pour désigner un pourboire ou une gratification
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Ah ! v’là Yvette qui passe par là, j’ai un truc à lui raconter.
Tu sais pas, l’aut’ jour en allant au bourg, j’ai longé l’étier, c’était marée basse. Le genetet lareine des près sont presque en fleurs, fait trop chaud pour un hiver, et y avait plein d’oiseaux. C’était beau ! quand tu penses qui en a qui les tuent.
C’est pourtant utile ces bétes-là ! déjà qu’on voit plus guèrede hérons dans l’coin. Bref c’est point pour ça que j’voulais t’entret’nir.
En arrivant d’vant l’épicerie-café, j’ai rencontré trois anciennes copines, la Ginette la Irèneet la Régine, trois pipelettes du coin. Et comme tu sais bin, on a plein de choses à s’raconter, on est entrées au bistrot prendre un p’tit noir. Y avait-y du monde là-dedans ! On s’entendait plus causer. Mais j’ai vite compris, y en avait un qui distribuait des papiers pour les élections, ça commençait déjà dis donc. Et entre les uns et les autres, les goules s’énervaient. Les partisans du maire actuel, bengentilma foi, qui cherche à être réélu, et les autres qu’on connaît pas et qui s’énervaient … Tout juste si on n’entendait pas : c’est la lutte finale… J’me suis retenue de leur dire de la fermer, non mais, et le respect où qu’il est ? on s’faisait bousculer, c’était presque la tuerie ; dame j’ai vite fait d’mettre matringuelteet on est sorties.
-Ta quoi ?
-Bé mon pourboire quoi, tu connais point c’mot là, tringuelte ?
-Non, jamais entendu !
-Bé j’vas t’étonner, j’suis sûre. Tu sais pas d’éou qu’ça vient ce mot, c’est mon homme qui m’l’a dit un jour. Pendant la guerre il a travaillé avec des allemands. Ca vient de trinquer ou trinken, boire en allemand et pis aussi de Gueld, de l’argent. Pendant la guerre on entendait ces mots là, du coup comme en France on mélange tout, on en a fait un nouveau mot entier: argent pour boire ! POURBOIRE. T’as saisi ?
Du coup on est sorties déhors, et pis on a continué la causette ! Parait qu’le père Guéretil est ruiné, sa femme est partie avec tout son fric ! Il en est malade et il est pas près d’être guéri dame ! C’est pas l’genre à s’remettre comme ça !
-Bon dis donc j’vas t’laisser, le ciel devient noir, va ben tomber d’la grêle.
Allez à la r’voyure ! Tu donneras ben l’bonjour à Lilou !
ou
""Un texte avec Au moins 5 mots commençant par P ""
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-Mémé se lance, elle m’a montré son texte, je vous le livre tel quel.
-Ah ! enfin ma Gigi a repris son p’tit train-train, j’suis ben contente dame, elle me manquait. J’commençais à tourner bourrique, plus rin àécrire ! Me fallait en plus subir l’impatience d’Yvette ! Elle aussi ça la chagrinait ! J’vas faire ça en cachette, si personne lui en cause hein ? vous voyez c’que j’veux dire. Al a point besoin d’savoir ! J’lui en causerai qu’en que ce sra fini. Al aura la surprise.
Alors j’vas commencer par quoi ? c’est vrai que quand elle est là, elle sait ben m’diriger ! Oh ! bé voilà, tout trouvé : Le jardinier qu’est là pour couper ses vieux arbres autour de l’étang, elle vous en a causé deux mots l’aut’jour ! ça va faire un bon sujet.
Faut qu’je songe à y dire au gars de faire attention, le grillage en bordure, il est abîmé et faudrait pas qu’il se fasse une blessure ! Déjà qu’il a eu un malfou à scier tout ça ! Ils sont deux, deux bon gars dame voui, ben sympa, pas des étrangers, non, la chienne quand ils arrivent al est folle de joie.
Ah bé j'ai fait vite, tous les mots sont là!
Allez, maintenant, les mots commençant par un P, j’veux bin, j’en ai plein mais en patois nantais. Bé, oui vous savez bin, nous les paisans, on parle pas d’la même façon. J’vas vous donner des exemples, pas beaucoup, j’veux point vous noyer :
Lespatates, ça vous connaissez, Yvette elle aime pas, elle dit que les patates c’est des patates douces. Elle, elle parle de Pommes de terre, ça fait plus chic !
Unpoulet de mer, vous savez c’que c’est ? un crabe !!! Ça vous en bouche un coin, hein, ?
Mal pouillé, : mal habillé
Des pois de Rome : des haricots verts. J’suis sûre qu’Yvette elle connait pas ça !
Bon j’vas m’arrêter là pace que si ça lui plait point , ce sra du temps de perdu. Et moi j’aime point perdre mon temps.
J’ai plus qu’à lui faire lire, c’est plein de fautes mais tant pire.(pis)
Je rappelle à tous mes lecteurs que Mémé c’est le diminutif d’Ipomée mon prénom, je dis ça pace que, j’sais pas si Yvette vous l’a dit. Elle m’a dit que oui mais j’ai des doutes.
Vous ai-je raconté que dans ma vie j’ai eu la chance d’avoir deux chênes porte-bonheur. Un que j’ai vu naître et un autre qui était déjà centenaire quand on s’est rencontrés pour la première fois.
Le premier, je l’ai vu pousser au pied d’un bouleau dans le jardin, il avait le ventre de son cotylédon bébé, tout rouge, à l’air. Je l’ai regardé pousser gentiment,enchantéede le voir grandir, au départ sous les feuilles, sur l'humus, quivirevoltaientautour de lui et ensuite bien droit. Il a grandi, qu’il était beau ! surtout les soirs de pleinelunequand je m’infiltrais dans sonroyaume.Parfoisil m’emportaitenvoyageavec lui dans uneatmosphèrebrumeuse, doucereuse, où il me parlait de sa vie un peu triste de grand chêne isolé dans mon jardin de ville où peu de lutins venaient tourner autour de son tronc comme le centenaire que j’avais adopté.
Ce beau chêne, a connu la hache, il est mort dès mon départ, il n’avait que 47 ans. Je l’ai abandonné à d’autres moins sensibles à sa beauté, comme les autres arbres plus jeunes qui l’entouraient et sur lesquels il veillait. Nous avons été heureux ensemble, c’était le principal mais mon cœur est si triste. Il est parti au paradis des chênes devant les yeux chagrinés des oiseaux qui nichaient sur ses branches.
Un nid de pie tout en haut de ses branches, bien caché!
Et puis je suis venue partager ma vie de vieillard avec mon centenaire pour qui je tremble à chaque tempête, mais il est résistant, et je serai partie alors que lui sera toujours là ! je vous raconte son histoire !
Il nous est apparu un jour d’hiver, bien seul,
Mais majestueux au milieu de son grand champ.
L’envie nous saisit de protéger cet aïeul
Ce géant au tronc rugueux et aux bras puissants.
Nous avons construit notre vie autour de lui,
L’accompagnant, fraternels, au fil des saisons
Et souffrant avec lui quand la neige et la pluie
Et le vent fracassent ses branches sans raison.
Avril nous ravit à l’éclat de ses bourgeons
Mordorés et doux comme de la soie, parant
D’une auréole délicate son fronton,
Prémices d’un renouveau encore hésitant.
Et alors, quand le vert triomphe en sa feuillée,
Quand l’ombre translucide s’étale en dentelle
Sur la mousse moelleuse et fraîche de juillet,
Nous savourons cette plénitude immortelle
Puis brusquement notre vieil ami se déchaîne.
C’est une explosion de feuilles ocres et rousses
Qu’il libèrera une à une de leurs chaînes
Vers le ciel, futures astres de la Grande Ours.
La morte saison ravine l’écorce rude
De notre vénérable, tordant ses rameaux,
Le rendant vulnérable dans la solitude
De l’hiver gris, privé de ses doux oripeaux.
Mais ne nous y trompons pas. Quand tombe la nuit
Et que la lune se nimbe d’un halo gris,
Une dryade entame sur l’herbe qui luit
Une danse complice empreinte de magie.
Des lutins farceurs, trébuchant sur ses racines,
L’encerclent, joyeux, le réchauffant de leurs rires
Enfantins et cristallins comme des clarines
Qui l’ensorcellent afin de mieux l’endormir.
A son réveil, sa force se décuplera,
Ses bras enfin dressés vers le ciel et ses pieds
Bien en terre, c’est lui qui nous protègera,
Paternel, des malveillances du monde entier.
Yvette Le Quéau
Tableau de mon vieux chêne quand il avait tous ses atours
Lilou donne chaque lundi les lettres en vrac d’un mot mystère dont elle donne une définition.
A A I E E F G L M R
nom féminin – Sorte de fricassée composée de restes de viande. Mets mal préparé, déplaisant.
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galimafrée
-Oh ! dame, j’sais point quoi manger ce jour. Et pis, l’épicerie de la Marie elle est fermée. Plein d'restes dans mon frigo, mais des p’tits restes. Ma mère me disait toujours qu’il fallait point j’ter la nourriture, et qu’avec des restes on pouvait ben faire une bonnegalimafrée. Quand la paye étaitmaigre, fallait rin j’ter ! C’est pas beau , surtout la couleur mais crévindiou qu’c’est bon, j’pense que j’vas m'concocter un bon p’tit plat pour kekes jours, mais après faudra pas que j’fasse de restes. Trop conserver, dame, ça finit par dev'nir aigre et faut s’méfier, on peut attraper la courante. Faut que j’regarde la date de mes œufs, c’est fragile ça. Surtout si y en a deux ou trois de fêlés ! Faut que j’les plonge dans l’eau et j’verrai ben si ça flotte ! dans ma jeunesse ils étaient mirés à laferme, maintenant c’est plus pareil. Ils sont vendus en boites et bientôt ils vont nous les vendre en cubes ! Ben possible, pour sûr !
Un p’tit tour de magie et un peu de persil çaégaiera le plat et ce s’ra un régalsurtout avec une bonne salade de pissenlits du champ qu’est en fermage à côté et le tour s’ra joué. Avec un bon p’tit picrate et on s’régale pour point cher, c’est qu’faut faire attention, par les temps qui courent, les manifs où qu’on peut plus circuler. J’leur porte point grief dame, non, seulement moi j’aime point qu’on m’barre la route quand qu’je vas faire mes courses ! Mon pépin, il me sert bin !
-Ah ! te v’la toi mon fille !
-Mais qu’est-ce que tu fais Mémé?
-Tu vois bin, j’cuisine.
-Mais c’est quoi ça? quelle drôle de couleur .
-Oui, j’sais bin, mais écoute voir un peu, j’fais c’que j’peux, c’est avec des restes de mon frigo.
-Oh ! là là, je te souhaite un bon appétit, mais excuse-moi c’est pas très ragoutant. Mon nez ne flaire rien qui vaille. Ça pique les yeux en plus, j’ai lalarmeà l’œil. Allez, à plus !
-Ragoutant, dégoutant! ça pique les yeux! Nien, nien, nien... Dame ben sûr avec les oignons. Non, mais ! et pis quoi encore… Ah! là là, ces jeunes !!!
La liste de mes amis blogueurs est trop longue pour être mise sur cette page. Si vous voulez la consulter, allez ci-dessous, dans Activité du Blog et vous les trouverez.
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