Dans la série "les chats de ma vie",
voici la famille Siam
L'intéresant dans cette histoire c'est la façon dont nous avons capturé deux bébés chats sauvages avec leur mère!
La famille Siam
En haut, les jumeaux: Théo (de dos) et Tiffany
En bas Minette ( la mère à l'arrière) et Tiffany
Je sais l'histoire est longue mais elle valait le coup d'être racontée.
La famille Siam, Juin 2002
Pourquoi Siam ? Parce que la maman était siamoise et les deux petiots comme elle, mais avec de grands poils, genre Sacrés de Birmanie.
La mère , surnommée Minette, qui appartenait à une voisine, peu soucieuse de la santé de ses chats, avait l’habitude de venir partager les restes (et même plus) de soupe et de croquettes de mes loupiots, que je mettais devant la maison à l’abri, avec Pitchoune, Titus , Grisondin et parfois Mina, tous chats de la rue.
Un jour je me suis rendue compte qu’il y avait deux petits ventres qui s’arrondissaient, Minette et Pitchoune la jeunette toute noire.
Ah là là, que faire ? J’ai suivi l’évolution. Et elles ont fini par s’absenter toutes les deux, ensemble. Là je me suis dit, elles sont rentrées au bercail, chez leurs maitres.
Que nenni, Pitchoune, elle, est venue accoucher devant chez nous (j’en parlerai une autre fois) et Minette, elle, je ne la voyais que de temps en temps. Parfait, elle était retournée chez sa maîtresse. Mais quand-même je trouvais drôle, elle ne prenait pas la bonne direction. Je la voyais entrer dans un terrain vague un peu plus loin. J’en parle à une voisine, qui me dit : « je crois qu’elle a accouché sous mon sapin, mais après elle est allée avec ses petits dans mon caveau et forcément je l’ai chassée ». Eh, bien, voyons ! Rien que de plus normal !
A partir de là, j’ai noté tous les jours mes faits et gestes de même que les siens.
Mais auparavant, un soir de pluie et de tempête elle était venue, la nuit miauler devant ma porte, je l’ai fait entrer, elle a mangé, je voulais la garder mais elle redemandait à sortir. Et puis on s’est dit : et si elle avait des petits, ils vont être seuls ! Alors remise dehors.
Et à partir de là, surveillance rapprochée !
J’ai fini par aller dans ce terrain qui avait de très grandes herbes, aussi hautes que moi, et j’ai appelé : « Minette, Minette » et que vois-je sauter sur le mur ? ma Minette qui me répondait. Pourtant ce nom, je venais juste de lui donner mais ma voix, elle la connaissait. Et là fière, très fière, elle m’a entraînée vers un buisson de ronces, nous étions en juin, donc feuillu. Et que vois-je sur ces branchages piquants ? un adorable petit derrière blanc avec une queue beige, une petite boule toute gonflée. C’était bien ça, elle avait fait son nid dehors dans la nature.
Dans la journée j’y suis allée 6 fois, je voulais savoir combien de bébés il y avait. A chaque fois, je n’en voyais qu’un.
Là je dois dire que j’étais très inquiète ne sachant pas quoi faire. Car il y avait Grisondin, qui rôdait, il suivait la minette partout. Etait-elle en chaleurs ? Et le comble, les petits car en fin de compte il y en avait deux suivaient ce fameux père adoptif ou bien géniteur. Une famille paraissait être formée.
Mais où tout s’est précipité c’est quand j’ai appris que le terrain allait être rasé, enfin fauché. J’en ai encore des frissons quand j’y repense.
Il fallait que j’apprivoise rapidement ces deux merveilleux bébés sauvages. D’abord avec de la nourriture mais ils n’étaient pas sevrés. Donc je mettais du lait mais avec, à côté, de la pâtée. Sauf qu’il fallait compter avec les hérissons et les autres chats. Je faisais la navette 5 à 6 fois par jour. J’étais épuisée, pas encore remise de ma maladie.
Impossible de les approcher. Ils ne mangeaient que quand la mère voyait que je m’éloignais et ainsi ils arrivaient.
Là, je fais un petit écart !
A chaque fois que j’allais les voir, je leur parlais, il fallait qu’ils s’habituent aux humains, Michel venait aussi avec moi, il le fallait.
Et puis aussi, il a fallu que j’emmène la mère chez le véto, il fallait que je sache si elle n’était pas enceinte ! Non, pas visible ! Ce qui était adorable, c’était que quand ils avaient fini de manger la mère les appelait et se couchait dans une petite clairière d’herbe qu’elle avait façonnée, et ils la tétaient. Un magnifique spectacle. Un jour que je me suis attardée un peu trop elle s’est approchée de moi, s’est frottée à mes jambes et m’a mordu le mollet, il fallait que je parte, alors elle a rappelé ses bambins, c’était l’heure !
J’avais encore un sujet d’inquiétude. J’en avais parlé à une autre voisine, qui n’a rien fait de mieux que d’aller les voir avec deux petites filles. Cela a dû être la débandade ! Je suis restée 3 jours sans voir la famille. Je tremblais pour eux.
Le jour où je les ai revus, j’ai pris la décision de les piéger. Il nous a fallu la journée pour y arriver.
J’avais pris un panier avec porte frontale. J’ai attaché une grande et grosse ficelle bien solide et j’ai fait un système de fermeture rapide. J’ai fait plusieurs essais dans le jardin chez nous, il fallait que je puisse fermer cette porte de loin sans qu’ils me voient. Et surtout il fallait que me deux bébés entrent ensemble dans le panier où j’avais prévu de mettre du lait et de la pâtée.
Et nous voilà partis Michel et moi, avec notre panier sous le bras, notre grande ficelle et la nourriture. Le matin nos bébés étaient là.
Donc on fait un essai, mais à chaque fois un seul arrivait à entrer, pas les deux. Je répète que les herbes étaient très hautes, on pouvait facilement se cacher dans cette savane. Le panier installé, nous partions jusqu’au bout de la ficelle. Panier ouvert mais bien bloqué, bien sûr.
A midi le piège n’avait toujours pas fonctionné. Nous étions en planque dans les fourrés pas loin. Quelle déception !
Mais têtus quand il s’agit de sauver un chat, nous sommes retournés vers 13h30. Et là, c’est la mère qui est entrée dans le piège et les loupiots ont suivi. Vite on tire sur la ficelle, la porte se ferme, il fallait tenir bon, nous étions loin du panier. J’avais peur en fermant la porte avec la sécurité, car les pattes passaient au travers, ça criait, ça crachait mais c’était enfermé avec la pâtée et le lait en vrac. Ca dégoulinait de partout. Et là vite fait, on retraversa le champ, avec le panier sous le bras, les chats se jetant sur la porte, on retraversa la rue et quelques maisons plus loin nous étions chez nous. Vite fait, on les a monté dans la chambre, et on a ouvet le panier. La mère est sortie mais les petits ne bougeaient plus, il a fallu renverser le panier, ils étaient les pattes écartées, ça payait ! il aurait fallu filmer ça. Vite, ils se sont cachés tous les trois sous le lit et nous, vite, on les a laissés se calmer et on est descendu. Tout s’est passé très "vite".
Il nous a fallu 12 jours pour les attraper ! nous étions le 14 juin 2002 ( Ils sont arrivés à 6 cette année-là en plus des six que nous avions auparavant et Mina a fait le numéro 13 l’année suivante !)
Je reprends ! La mère leur a montré que le lit c’était bien et qu’on pouvait dormir dessus. Nous étions tous tranquilles, moi surtout car je me fatiguais à faire ce trajet plusieurs fois par jour et la mère ensuite, ses petits étaient à l’abri avec de la nourriture. Tout de suite on a appris la litière, les loupiots étaient propres.
Michel a retrouvé sa chambre, il me disait que la nuit souvent il y avait deux ou trois paires d’yeux qui le regardaient, trois minous bien installés au pied de lit.
Alors on a décidé de les appeler Théo, le garçon et Tiffany, la fille. Nous avions 6 chats à ce moment-là, d’un coup la famille a augmenté. Minette n’était pas dépaysée, elle avait retrouvé sa copine de rue : Pitchoune qui avait eu le temps d’être opérée. Cela faisait deux mois qu’elle était chez nous et n’a jamais voulu ressortir, trop bien chez nous !
Ils ont grandi ! Tiffany était très sauvage toujours collée à sa mère, contrairement à son frère qui était pot de colle !
De la chambre en haut on peut accéder au jardin grâce à un grand escalier. Il y a une petite terrasse. Les petiots ont grandi, on leur a appris à jouer avec une brindille et une balle de ping-pong. Et puis toujours fidèle à mes labyrinthes en trois dimensions, je leur en ai confectionné avec des cartons et la joie ! ça rentrait, ça sortait ! Bon ! C’est bien tout ça mais la mère s’impatiente, elle veut sortir, donc elle va sur la terrasse mais ne veut pas que ses petits descendent. Alors elle descend et va commencer à faire le vide autour d’elle. Personne ne doit monter l’escalier. Ses petits sont sur la terrasse que l’on a barricadée pour ne pas qu’ils tombent au travers de la rambarde en fer forgé, c’est dangereux. Petit à petit on a retiré la barrière et ils sont descendus, mais lentement. Minette les appelait, les incitait à descendre. Mais avant, elle avait bien vérifié s’il n’y avait pas d’autre quadrupède dans les parages.
Et puis tout s’est fait normalement. Le matin on sortait dans le jardin et on rentrait au sifflet le soir.
Maman Minette est morte en 2007, tumeurs dans ses mâchoires et insuffisance rénale. Tiffany a été malheureuse, elle essayait de chercher de l’affection auprès de son frère mais il la repoussait. Elle avait la sale habitude de patouner sur son dos, comme elle le faisait avec sa mère. Tiffany que l’on avait surnommée Fifi, elle, nous a quittés aussi en 2010. Insuffisance rénale. Nous ne pouvions pas la toucher, la caresser, trop sauvage. Je ne pouvais pas contrôler son poids. Elle avait beaucoup maigri. Maintenant nous avons toujours Théo qui est grand copain avec Patapon. Il a douze ans et il est splendide, toujours un beau pelage et quand il me voit dans le jardin, il braille pour avoir des caresses. C’est étonnant, son poils n’a pas de nœuds, de mottons alors que sa sœur, c’était une vrai serpillère. Il fallait qu’on la coince avec de gros gants pour lui enlever cette couverture qu’elle avait sur elle ! Théo a l’air en bonne santé.
Un jour il a réussi à faire le « mur », enfin il a réussi à trouver une faille dans la clôture et a réussi à aller dans le terrain derrière. Il nous a fallu des heures de patience pour le faire rentrer par la petite ouverture qu’on avait faite dans le grillage. Depuis il n’est pas reparti.
Voilà l’histoire de cette petite famille que j’ai gardée car je n’ai pas voulu les séparer. La mère si je l’avais remise dehors elle aurait recommencé à faire des petits, elle serait peut-être retournée chez elle, il est vrai qu’elle pouvait sortir mais elle rentrait tous les soirs. Elle attendait dans le jardinet devant, je faisais manœuvrer la poignée de la porte et c’était le signal, elle arrivait aussitôt. La petite, elle cela aurait été un drame, je pense que son cerveau ne devait pas être bien net, c’est triste à dire. Quant à Théo, le jeunot, il n’était pas question de s’en séparer, trop attachant. Et puis on n‘en était plus à une famille près, j’avais déjà eu la famille Coq et tout s’était bien passé !