Eugène Boudin, qui travaille essentiellement d’après nature, multiplie les études de ciel, dont il décrit les variations au fil des heures et des saisons . Les séries de pastels qu’il réalise séduiront très tôt Charles Baudelaire (1821-1867) qui les découvre dans l’atelier honfleurais du peintre.
Eugène Boudin et Baudelaire, qui séjourne chez sa mère, Mme Aupick, à Honfleur, partagent en effet la même passion pour les nuages, éléments éphémères qui invitent au rêve et au voyage.
Dans son compte rendu du Salon de 1859, Baudelaire se plaît à décrire ces "études au pastel improvisées en face du ciel et de la mer […] si fidèlement croquées d’après ce qu’il y a de plus inconstant, de plus insaisissable dans sa forme et dans sa couleur, d’après des vagues et des nuages" (Rivage et ciel, collection particulière). En parlant de ces "beautés météorologiques", Baudelaire, poète voyant, a la prescience de ce qui fera la substance même de l’impressionnisme.
Ces mots de Baudelaire, dont la réputation est alors sulfureuse, contribueront à introduire Eugène Boudin dans le panthéon des artistes de la modernité. Degas, amateur exigeant de dessin s'il en fut, achètera quatre pastels et deux aquarelles à la vente après décès d’Eugène Boudin.
Commenter cet article